Eurydice
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Thème
- Eurydice, jeune comédienne en tournée en province avec sa mère, est attirée par le son d’un violon, et croise Orphée dans un buffet de gare. Le jeune homme accompagne son père, un harpiste raté.
- Les deux jeunes gens se reconnaissent instantanément et se disent leur amour comme une chose évidente et simple. Tout à leur passion, ce qui les rend cruels, ils décident d’abandonner leurs familles respectives. Indifférente au suicide de son amant qui ne peut vire sans elle, Eurydice décide de partir avec Orphée. Ils se réfugient dans la chambre quelconque d’un hôtel minable ou Eurydice tente, en vain, d’être pure et droite, avant d’être rattrapée par son proche passé.
Points forts
Jolie mise en scène, vive sans être pressée et qui, malgré la contrainte d’un espace réduit, met le texte en valeur et rend grâce au talent des comédiens.
Quelques réserves
Le personnage de la mère est un peu forcé, un peu « boulevard ».
Encore un mot...
- Cette réactualisation du mythe antique permet à Anouilh d’explorer les liens familiaux (Orphée et son père, Eurydice et sa mère) et plus encore les liens amoureux, la lumière qui baigne les premiers instants de la reconnaissance et les craintes que suscite l’amour amené à durer.
- Car l’histoire d’Orphée et d’Eurydice est déjà écrite (ce qu’Eurydice sait – « Ah nous voilà dans de beaux draps tous les deux, debout l’un en face de l’autre, avec tout ce qui va nous arriver déjà tout prêt derrière nous ! » - et c’est pourquoi elle fuit), et leur bonheur « étroitement compté », comme la métaphore des histoires d’amour tragiquement condamnées à s’abimer dans la torpeur du quotidien et l’inévitable érosion que produit le temps qui passe.
- Comme Antigone, Eurydice est trop maigre pour ne pas être exigeante, pure et absolue. Les jeunes hommes (Orphée était interprété à la création par Alain Cuny) sont candides et innocents. Seuls les vieux ont tort...
Une phrase
Eurydice : « Nous allons être très malheureux !
Orphée : Quel bonheur !
[…]
Eurydice : Ne parle plus. Ne pense plus. Laisse ta main se promener sur moi. Laisse-la être heureuse toute seule. Tout redeviendrait si simple si tu laissais ta main seule m’aimer. Sans plus rien dire… »
L'auteur
- Représentée pour la première fois au Théâtre de l’Atelier en décembre 1941, cette pièce en quatre actes donne, comme bien d’autres œuvres de Jean Anouilh, une place singulière aux jeunes filles révoltées.
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