Différente, spectacle musical de Carolina
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Thème
Carolina, « star internationale », un peu « différente » en raison de sa frange rouge, revient sur scène pour donner un « spectacle populaire » à un « public populaire. »
Gainée d’abord dans une robe de flamenco puis dans un fourreau rouge scintillant, encadrée par un dosseret de plumes roses puis ensevelie dans un incroyable manteau à strass, coiffée d’une perruque blond platine virevoltante, elle établit d’emblée un dialogue complice avec la salle.
Elle interroge, fait allumer la lumière, serre des mains, tapote des têtes, prête à affronter n’importe quelle réaction d’un public rapidement conquis.
Points forts
Qu’on aime ou qu’on n’aime pas ce type de spectacle, Carolina embarque le spectateur avec une telle énergie, une telle vitalité taquine et aimable qu’il se laisse faire, ravi d’entendre ces réinterprétations, parfois très personnelles, souvent drôles mais talentueuses des vieux tubes de la chanson française (« Je reviens te chercher » devenu « Tu reviens me chercher », « Les nuits d’une demoiselle » de Colette Renard, drôlement espagnolisée).
De Dalida à Aznavour, Halliday et Bécaud en passant par des standards internationaux - « Mon amant de Saint Jean », « New York New York » - sans négliger quelques succès plus récents (« La grenade », « Le Dernier jour du disco »), l’artiste fait faire à son public un joli voyage au sein des variétés chansonnières de l’Hexagone et d’ailleurs.
Au milieu du déferlement baroque des costumes, des pirouettes de la mise en lumière et des punch line, la voix posée et profonde de l’interprète qui, dédaignant les envolées ou les morceaux de bravoure des tubes qu’elle entonne, ménage de purs moments de nostalgie et de tendresse, malgré les rires.
On est au cabaret, et donc le corps transformé est puissamment présent et mobilisé : le maniement virtuose de l’éventail donne le ton et les déambulations lascives cédant parfois le pas à une gaucherie délibérée colorent le spectacle d’une couleur automnale plutôt réussie.
C’est donc une vraie rencontre, réjouissante.
Quelques réserves
- Quelques transitions un peu molles, quelques plaisanteries un peu faibles.
Encore un mot...
Les spectacles de travestis ou de transformistes sont des plaidoyers pour – plus et mieux qu’une tolérance toujours suspecte de condescendance - l’acceptation et la pleine reconnaissance de la différence.
Si l’on en croit l’actuel succès du Cabaret Club Madame Arthur, ils semblent toujours répondre aux besoins du public.
Une phrase
« C’est incroyable : chaque fois que je chante cette chanson, j’ai beau être habillée de là à en bas, je sens dans le regard de certaines personnes - de certains messieurs en particulier - que ça s’allume d’une façon particulière. Hein ? Oh, si, toi ! Il amène sa femme, mais en même temps il reluque. Et le petit jeune aussi (…) Vous avez vu mesdames, c’est incroyable à n’importe quel âge, même quand on est habillé comme ça, ils reluquent ! »
« Parfois avec les chansons, on essaie de dire ce qu’on n’arrive pas à écrire. »
- " Mon papa m’a toujours dit : “Carolina cada una es un mundo“, chacun est un monde. »
L'auteur
Artiste et producteur de spectacles, Miguel-Ange Sarmiento tire le fil du personnage de Carolina depuis plusieurs saisons (Cabaret de Caroline ; Carolina, l’intelligente artificielle) avec la complicité de Rémi Cotta. Il est aussi coach vocal et professeur de chant.
Différente, spectacle musical de Caroline a reçu le prix du meilleur seul en scène du festival Off à Avignon en 2022.
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