Des femmes
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Thème
• Dans cette sorte de « seule en scène », Fernanda Barth interprète diverses figures de femmes, réelles ou imaginaires : elle passe d’une bergère accusée de sorcellerie au Moyen-âge et qui avoue tout ce que l’on veut bien lui faire dire, à une « putissima » hispanique rangée des fellations, montre la première femme qui, véritable bête de somme, allaite immédiatement après avoir enfanté, ou encore l’acnéïque Bérangère (alias « Face de pizza »), variante de la fameuse Agrippine de Brétecher, et fille d’une “daronne grave-névrosée » en passe de venger des millénaires de domination masculine au moyen d’un couteau à écrevisses...
• L’ambition du propos tient dans le titre Des femmes : le « des » peut s’entendre aussi bien comme l’article indéfini au pluriel que prendre son sens latin (« au sujet des »).
Points forts
• C’est un privilège de voir - dans un décor relativement dépouillé qui lui sert d’écrin - un talent aussi multiple et éclatant que celui de Fernanda Barth. Cette comédienne sait positivement tout faire sur scène – alternant la comédie et le drame, le mime, le chant, le play back (à s’y tromper) – en prime avec une assurance et une facilité déconcertantes.
• Mobile, expressive - quel regard ! - d’une précision extrême dans ses gestes, sa voix et sa diction, Fernanda Barth sait établir une complicité immédiate et solide avec le public, l’inviter à la rejoindre dans ses sommets, par exemple lorsqu’elle se métamorphose en Piaf ou Arletty pour interpréter une tragi-comique chanteuse-danseuse sur le retour...
• Il n’est pas anodin de relever que ce talent est mis en valeur et en scène avec un beau texte sur les femmes, percutant et sensible écrit par... un homme - de Martrin-Donos - qui s’est librement inspiré de divers témoignages, dont ceux de Simone de Beauvoir, Barbara et, bien sûr, Dalida.
Quelques réserves
• L’économie générale du texte fait peut-être la part un peu trop belle à la domination et à la révolte des femmes. Ce qu’il en advient, ce que sont les femmes, c’est une autre histoire, dont il sera peu question ici.
Encore un mot...
On en apprend plus en 1h05 sur les femmes que certains en toute une vie...
Une phrase
• « La gueule d’un lion, le ventre d’une jument, la queue d’un scorpion. Tu vois la bête ? Les femmes, c’est ça ! »
• « Il y a tellement d’êtres en moi... » (Dalida)
L'auteur
Metteur en scène et auteur, Régis de Martrin-Donos a écrit depuis 2009 une dizaine de pièce, dont Frontière, 2009. Son éclectisme le conduit à la musique (récital Rimbaud chante), à l’adaptation, des classiques (Diderot bagarre) à Jean-Marie Besset (Le Banquet d’Auteuil, Jean Moulin Évangile). Il met en scène Des femmes, paru en 2017.
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