De Pékin a Lampedusa
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Thème
L’histoire vraie et tragique d’une jeune athlète somalienne sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Pékin et qui de retour au pays est victime de brimades et de mépris de la part des autorités.
La jeune Saamiya Yusuf Omar qui portait le dossard 2895 triompha à Pékin mais se vit refuser à son retour l'accès aux pistes d'entraînement par le gouvernement islamiste qui avait pris le pouvoir en Somalie après la chute du Président Siad Barre.
Elle tente alors de s’enfuir, traverse le désert lybien et s'embarque à bord d'un canot pneumatique pour franchir la Méditerranée. Objectif : les Jeux Olympiques de Londres.
Mais les choses tournent mal: à quelques encablures de la côte italienne le canot se renverse. Elle meurt noyée, à 21 ans, à quelques centaines de mètres de Lampedusa. Elle portait l’enfant d’un viol.
Points forts
- Une écriture forte, inspirée du théâtre militant des années 70 (Dario Fo), qui privilégie un récit engagé , sans concession; presque un témoignage distancié.
- Une actrice, la jeune interprète Malyka R. Johany, qui déclame ce monologue avec une grande conviction et évoque le monde de la course avec beaucoup de passion; notamment quand le personnage se retrouve dans l’arène aux côtés des grandes stars de l’athlétisme éthiopien avec des chaussures de sport remplies de coton, car pas à la bonne taille.
- Une description impitoyable de la bêtise des fanatiques (digne de scène du film Timbuktu, d' Abderrahmane Sissako), notamment quand les « shebbabs » lui interdisent de courir.
Quelques réserves
- Précisément les excès d’un théâtre de « revendications » : vieilles ficelles (comme l’adresse au public), lyrisme un peu désuet (chant africain à la fin de chaque tirade) ou autres clichés visant à forcer l’adhésion alors que le tragique de la situation ne réclame que de la sobriété
- - L’utilisation de la vidéo vient un peu comme un cheveu sur la soupe, excepté lors de la scène finale, pour le coup réellement émouvante.
Encore un mot...
Une pièce qui touche au cœur et une actrice qui finissent par nous faire entendre le tragique de la situation des migrants.
Une phrase
- « Les seigneurs de la guerre sont sortis de l’antre de la terre »
- « Les shebabs (jeunesse islamique) n’aiment pas les filles qui courent »
L'auteur
Gilbert Ponté est comédien et auteur de nombreuses pièces. Conteur et pourfendeur de tous les totalitarismes, il prône un théâtre de l’urgence qui se saisit des grands problèmes contemporains.
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