De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites
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Thème
Béatrice Hunsdorfer (Isabelle Carré), mère célibataire de deux adolescentes, Ruth (Alice Isaaz) et Matilda (Lily Taïeb ou Armande Boulanger), fait le constat amer de l’échec de son existence. Elle rend la vie de ses deux filles impossible, avec ses lubies, ses revirements fantasques, cruels et inconséquents. Elle qui voulait être danseuse ne vit-elle pas lamentablement en gardant une dame âgée impotente, « une demi momie », dans son appartement, pour 50 dollars par semaine ? Le génie surprenant de Matilda en science apporte un peu d’espoir au milieu de ce chaos.
Points forts
- Trois comédiennes hyper justes et attachantes : Isabelle Carré est remarquable en mère lunatique, drôle, parfois méchante, parfois aimante ; Ruth (Alice Isaaz), sa fille aînée, campe à merveille l’adolescente extravertie et légère qui se meut sur scène comme un papillon ; la deuxième fille, Mathilda (Lily Taïeb), recroquevillée sur elle-même, s’apparente plus à une petite souris, toute « grande tige » qu’elle est. Elle s’illumine lorsqu’elle parle de sciences.
- Le décor – un salon en foutoir jonché de vêtements et de bouteilles – retranscrit l’univers chaotique de la famille. Y transperce de temps en temps, tout comme dans la scène de nuit éclairée à la lampe torche, un faisceau de lumière, d’humour, de tendresse, d’espoir.
- En pleine nuit, Isabelle Carré se met à danser comme une folle sur le tube des années 70, Supernature. Cela fait du bien ! Et lorsqu’elle imite un de ses anciens pensionnaires grabataires, on est aussi aux anges…
Quelques réserves
- Malgré son jeu talentueux, Isabelle Carré n’a vraiment pas, selon moi, le physique et la voix d’une femme au destin brisé, qui fume et boit continuellement. Elle dégage quelque chose de frais malgré elle, ce qui lui enlève de la crédibilité.
- Certes, la pièce compte quelques moments de tendresse et de fantaisie ; certes, Matilda a le mot de la fin, un mot plein d’espérance. Mais la pièce n’est pas joyeuse non plus : aucun personnage n’évolue.
Encore un mot...
J’ai aimé la pièce, sans plus, parce que son personnage central est assez désespérant (Isabelle Carré). La pièce a toutefois le mérite de dépeindre avec finesse l’adolescence, cet entre deux âges où le regard des autres compte plus que jamais, mais où l’on est encore aussi une enfant, follement attachée à un lapin…
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