Danser à la Lughnasa

Une belle pièce, desservie par l'interprétation
De
Brian Friel
Texte français : Alain Delahaye
Mise en scène
Didier Long
Avec
Léna Bréban, Lou de Laâge, Philippe Nahon, Lola Naymark, Claire Nebout, Florence Thomassin, Bruno Wolkowitch, Alexandre Zambeaux
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Théâtre de l’Atelier
1 Place Charles Dullin
75018
Paris
0146064924
Du mardi au samedi à 21h – dimanche à 15h

Thème

Mickaël se souvient de l’été de ses 7 ans, en 1936, dans la maison familiale, non loin de la petite bourgade de Ballybeg, en Irlande. Il évoque l’atmosphère de leur pauvre maison isolée. Sa mère, mère célibataire (Lou de Laâge), et ses quatre sœurs, elles aussi célibataires et trentenaires, s’activent aux tâches quotidiennes. Les discussions vont bon train ; cela rit, cela s’emporte, cela danse subitement de façon endiablée sur la musique du vieux poste TSF, cela évoque la vie du bourg, avant la fête de la fin des moissons, la Lughnasa… Seuls les allers et venus dans la maison d’un oncle, ancien missionnaire en Afrique et qui perd un peu la tête, et les visites impromptues du père de Mickaël ponctuent ces scènes de vie entre sœurs.

Points forts

1. L'omniprésence de la musique et de la danse donnent un côté joyeux à la pièce dans un contexte pourtant triste et austère.

2.     Certaines scènes fonctionnent bien : Lou de Laâge, soudain lumineuse, encore amoureuse du père de son fils, et qui virevolte avec lui en riant ; le récit captivant d'un rituel africain par l’oncle...

3.      Lou de Laâge et Florence Thomassin sont très belles dans leur robe-tablier de grosse toile !

Quelques réserves

1.   Le jeu inégal et trop démonstratif des comédiennes. L’une mi-dévergondée, mi-poissonnière (Florence Thomassin); l'autre en mère célibataire écorchée (Lou de Laâge); une autre, enfin, en simple d’esprit (Lola Naymark)…

2.     Difficile de croire qu’elles sont sœurs, il y a trop d’écart d’âge entre elles. 

3.     Des longueurs. 

Encore un mot...

L'attrait de cette pièce repose sur la restitution subtile d’une atmosphère, sur l’attendrissement du narrateur replongé dans son enfance. Le problème, c’est que l’alchimie ne se fait pas vraiment entre les comédiennes, pourtant très expressives. Le soir où j'ai assisté à une représentation, chacune, plus ou moins connue et reconnue, voulait-elle prouver quelque chose au détriment de l’écoute des autres ? Est-ce parce qu’elles sont aussi et peut-être avant tout actrices de cinéma (comme Lou de Laâge), plus justes face à la caméra que sur des planches ? Difficile à dire, mais la mayonnaise ne prend pas... 

L'auteur

Brian Friel est le «Tcheckov irlandais », selon les mots de la presse anglo-saxonne. Dramaturge né en Irlande du Nord en 1929, il est mort récemment, à 86 ans, le 2 octobre 2015 à Greencastle, dans le comté du Donegal. Il est l’auteur d’une quarantaine de pièces de théâtre. 

Sa mort est survenue alors que se joue justement au théâtre de l’Atelier une de ses pièces les plus connues, Danser à la Lughnasa (Dancing at Lughnasa). Ecrite en 1990, la pièce a reçu trois Tony Awards, l’équivalent des Oscars pour le théâtre aux Etats-Unis. 

Les thèmes récurrents de l’œuvre de Brian Friel touchent à la situation politique de l’Irlande, à la famille, à la difficulté de communiquer, à la solitude.

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