Dancefloor memories
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Thème
Une femme, toujours attachée à son mari qui perd peu à peu la mémoire, laisse entrer progressivement dans sa vie un autre homme, pour continuer à vivre, à désirer, à aimer.
Points forts
1 Pour tout ce qui concerne les bouleversements qu'une perte progressive de mémoire apporte dans une vie et la manière dont on peut les percevoir et réagir, c'est un texte d'une profondeur, d'une subtilité et d'une finesse exceptionnelles.
2 Et puis il y a l'interprétation d'Hervé Pierre, dans le rôle du mari qui perd progressivement la mémoire: ceux qui l'ont déjà vu jouer Claudel, entre autres, savent que c'est un grand acteur, mais là, il est phénoménal de présence, de sensibilité, jouant toujours "en-dessous" pour nous laisser pénétrer dans sa vie, la partager.
Vous verrez si vous y allez, vous éprouverez cette sensation rarissime de "rentrer" dans le personnage.
Quelques réserves
1 La danse est supposée jouer enrôle essentiel dans cette pièce en tant qu'élément privilégié dans le langage et la mémoire des corps.
Certes, ceci est vrai, mais l'intrigue qui se développe à travers les trois personnages et autour du thème de la perte progressive de mémoire est suffisamment forte, expressive, pour reléguer la danse au second plan, pour ne pas dire au rang des accessoires.
2 Alors que le texte est donc d'une vérité et d'une finesse relevant souvent de l'essentiel, pourquoi avoir donné au personnage de l'amant cette identité américaine qui l'amène à traîner un accent qui sonne le plus souvent artificiel? Et pourquoi avoir affublé ce personnage d'un côté lourdement vulgaire dans l'expression de ses appétits, si j'ose dire ? Et je vous épargne quelques citations, de ce point de vue tristement accablantes...
Mais sachez que ces deux points faibles pèsent peu par rapport aux points forts évoqués plus haut.
Encore un mot...
C'est vraiment un moment intense et privilégié de théâtre, que de voir un grand acteur sublimer un texte, pour l'essentiel, remarquable.
Une phrase
Le mari, qui est bien conscient de perdre progressivement la mémoire: "je me demande parfois quel sera mon dernier souvenir: je penserai à Marguerite (sa femme) ou à maman?"
L'auteur
Lucie Depauw est née en 1978, à Lyon. Elle est l'auteure de plusieurs pièces de théâtre: "Carcasses exquises" (2005), "HymeN" (2011), "Lilli/HEINER" (2012), "S.A.S, T d'opérations et suites cinq étoiles" (2013). "Dancefloor memories" a été élue, en 2012, coup de coeur du bureau des lecteurs de la Comédie-Française.
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