Crise de nerfs. 3 farces de Tchekhov
Durée : 1h25
Infos & réservation
Thème
Le spectacle se compose de trois courtes pièces du dramaturge russe :
- dans Le chant du cygne, un vieux comédien usé se réveille ivre dans un théâtre vide et revit sa carrière. Au soir de sa vie, il en dresse le bilan : il a sacrifié sa vie personnelle aux grands rôles.
- dans Les méfaits du tabac, un père de famille, à la faveur d’une conférence sur le tabac, digresse sur sa pauvre existence d’épouvantail, puisque c’est ainsi que l’appelle sa femme. Il profite de son absence pour s’échapper en racontant sa vie.
- dans Une demande en mariage, un jeune homme, qui vient faire sa demande en mariage, se fâche avec sa future femme et son père pour des histoires sans importance.
Trois hommes, trois personnages, trois farces tour à tour tragiques et drôles sur notre condition.
Points forts
• Jacques WEBER : figure emblématique de la scène théâtrale française, le comédien met son immense talent au service d’un des auteurs les plus reconnus et joués. Dans trois registres différents, il offre une large palette d’émotions qui vont du désespoir le plus noir à la légèreté la plus vaine.
Il est très bien entouré dans une demande en mariage par Manon Combes (quel tempérament !) et Loïc Mobihan (magnifique dans une demande en mariage).
• Malgré une entrée en matière difficile (voir ci-dessous), on retrouve la verve de Tchekhov avec Les méfaits du tabac et Une demande en mariage. Il parvient avec ces courtes pièces à brosser des personnages tragi-comiques, porteurs d’une grande humanité. Tour à tour drôles, caustiques, ironiques, dramatiques, ces deux textes sont l’ébauche des grandes œuvres à venir. Les humains y sont mis à nu pour qu’apparaissent leurs faiblesses, leur petitesse, leur lâcheté, aussi bien que leur drôlerie ou leur sensibilité.
• Trois pièces et trois mises en scène dans lesquelles Peter Stein montre son sens de l’écoute et son attachement aux comédiens qui l’accompagnent, et dont il dit que « Ce sont les acteurs qui me permettent vraiment de comprendre les textes que je mets en scène. C’est grâce à eux, à leur talent, à la puissance de leur art, que je réussis à percevoir la vérité profonde des chefs d’œuvre de la littérature dramatique. »
Quelques réserves
• Tchekhov est un auteur prestigieux, synonyme de qualité et de succès. Il s’était vanté d’avoir écrit Le chant du cygne à 26 ans en une heure et cinq minutes. On le croit volontiers, tout en regrettant qu’il n’en ait pas consacré dix de plus à la relire. Entrecoupée d’extraits de grandes tirades célèbres, la pièce n’offre qu’un déballage de lamentations sans grande originalité. Placée en ouverture du spectacle, c’est une mise en bouche un peu indigeste.
Heureusement que les pièces suivantes offrent un tout autre visage.
Encore un mot...
• Il faut avoir vu, voir et revoir Jacques Weber. Inspiré par une mise en scène toute à l’écoute et respectueuse du talent de son interprète, il offre un condensé de ce qu’est un comédien. A montrer dans les écoles de théâtre.
Une phrase
« Si j'ai raté ma vie, c'est sans doute parce que nous habitons au numéro treize. Et puis toutes mes filles sont nées un treize, il y a treize fenêtres à notre façade... Mais à quoi bon en parler ? Pour tout renseignement, vous pouvez vous adresser à ma femme à toute heure du jour, et si vous voulez un prospectus de l'école, vous en trouverez chez notre concierge, à trente kopeks l'exemplaire ». Les méfaits du tabac
L'auteur
• Pas une saison théâtrale sans qu’une oeuvre d’Anton Tchekhov (1860 – 1904) soit à l’affiche. Les trois courtes pièces en un acte proposées ici sont plutôt des œuvres de jeunesse et peuvent être vues comme des ébauches. L’auteur se révèle déjà comme le fin observateur de la nature humaine, qui écrira La Cerisaie, Oncle Vania, La Mouette.
• Bien qu’il soit mort jeune, il écrivit plus de 600 œuvres entre 1880 et 1903, tout en exerçant son activité de médecin.
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