CONTRE

Tout feu tout flamme
De
Constance Meyer, Agathe Peyrard et Sébastien Pouderoux
Durée : 2h10
Mise en scène
Constance Meyer et Sébastien Pouderoux
Avec
Sébastien Pouderoux, Dominique Blanc, Marina Hands, Nicolas Chupin, Jordan Rezgui, Rachel Collignon, Blanche Sottou, Antoine Prud’homme de la Voussinière
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Théâtre du Vieux Colombier
21, rue du Vieux Colombier
75006
Paris
01 44 58 15 15
Du 25 septembre au 3 novembre. A 20h30 (selon calendrier)

Thème

  • L’histoire du couple d’artistes formé par John Cassavetes - réalisateur marginal, à la fois don Quichotte et Misanthrope, obsédé par la vérité mais insolent, irritant et souvent de mauvaise foi - et Gena Rowlands, interprète magistrale d’un nouveau genre de personnages féminins. 

  • La pièce les met en scène au moment du tournage d’Une femme sous influence, dans un temps condensé, de sa préparation fiévreuse à son tournage tourmenté. 

  • Parallèlement, Contre interroge l’art de la critique et le dialogue qui se noue entre une œuvre novatrice et le public qui la découvre. 

  • Enfin, dans un bureau de police, on assiste à une succession de témoignages déposés contre Cassavetes dans le cadre d’une plainte pour coups et blessures qui, si elle est fictive, est nourrie des conflits incessants qui ont jalonné la vie du réalisateur.  

  • Trois grandes trames donc, et autant d’invitations à embrasser une époque et une façon de créer, intransigeante, provocatrice et totalement novatrice. 

  • Dans cette épopée entre la vie privée et les plateaux de cinéma, John Cassavetes et Gena Rowlands forment un duo sauvage drôle, puéril et provocateur qui a toujours refusé de se plier aux diktats du show business.

Points forts

  • Contre dure deux heures dix, le pari était risqué d’inventer - à partir de quelque chose qui, au départ, n’est pas une pièce de théâtre - un spectacle qui tienne sur un plateau dans l'espace temps comprimé qui est celui du théâtre. Cette gageure a été parfaitement tenue. 

  • Les comédiens sont tous, second rôles compris, exceptionnels. Avec une mention spéciale pour les deux rôles titres, Marina Hands et Sébastien Pouderoux, et une autre pour Dominique Blanc absolument ébouriffante en critique de cinéma venimeuse. 

  • Le texte en lui-même est très beau et donne en de nombreux endroits matière à réfléchir, je pense notamment à une scène dans lequel Cassavetes face à la policière qui l’interroge, livre le fond de sa pensée et de son rapport au monde. Une séquence parmi d’autres…

  • Le tressage subtil entre les problématiques majeures du spectacle - le rapport hommes femmes, le rapport entre comédiens, celui entre la critique et la construction d’un film - aurait pu donner quelque chose de difficile à suivre. Il n’en est rien. Et même si dans les tout premiers moments, on se prend à craindre que le propos ne verse dans  une forme d’abstraction, très rapidement il se transforme en un récit jubilatoire dans lequel on se sent interpellé par chaque réplique et par chaque personnage.

Quelques réserves

  •  Aucune. 

Encore un mot...

  • Au vrai, il est rare de sortir d’une salle de théâtre avec le sentiment d’avoir assisté à un “spectacle total“. Quelque chose d’indéfinissable qui vous prend d’emblée, vous saisit et ne vous lâche pas.

L'auteur

  • Constance Meyer, scénariste et réalisatrice, et Sébastien Pouderoux, sociétaire à la Comédie Française, en couple dans la vie comme à la scène, se sont passionnés pour les fulgurances créatives de ce couple mythique et la manière quasi-marginale avec laquelle ils fabriquèrent des films d’auteur, en se ruinant à chaque fois, hypothéquant leur maison, se disputant avec tout le monde, mais conservant, tout au long des années les plus difficiles, des amis fidèles et totalement dévoués. 

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