Comment vider la mer avec une cuiller

1 Pas question de s'ennuyer un instant. Yannick Jaulin qui ne fait pas un cours magistral, n'énonce pas de vérités obligées, ne nous en donne ni le loisir ni l'envie. Son débit est rapide, les différentes parties de son récit s'enchaînent dans un désordre étourdissant qui répond à une logique connue de lui seul. 
Il passe de ses propres interprétations des textes à ceux qu'il invente, du musée à la création de l'Homme (Dieu commença par la femme mais ne le dites pas, c'est un secret !). Il fredonne Bob Marley, raconte la Reine de Saba et Dalila, la coiffeuse, dont le fils Sanson possède une chevelure parée de pouvoirs surnaturels que les bd actuelles ne renieraient pas. 

Rarement la Bible fut abordée aussi librement. Les références linguistiques sont là pour attester du sérieux des sources, les écarts vers l'enfance vendéenne puisent au plus profond des souvenirs. De quoi enchanter nos oreilles déshabituées des parlers rugueux. 

2 Yannick Jaulin ose évoquer la spiritualité. Cela n'a rien de pesant, et pour preuve, le spectacle se termine sur une interrogation de taille : et si Dieu était une femme ! 

3 Que l'on se rassure, on rit beaucoup et de bon cœur à ce spectacle qui fait des détours par les acquis populaires dignes de la foire aux cancres et nous étourdit d'anecdotes croustillantes.   

4 Morgane Houdemont accompagne merveilleusement au violon, le conteur dans ses promenades. C'est sa façon à elle de s'exprimer et on saisit parfaitement l'importance de sa présence dans le déroulement du récit.