Clôture de l'Amour

1 la pièce peut se résumer à deux monologues. Face à face, sans jamais se toucher, les amoureux d'hier s'affrontent dans une guerre sans merci, à coup de mots qui salissent, piétinent, font"exploser le corps" et nient ce qui a été. Chacun sa réalité, sa souffrance, ses regrets et ses cruautés. 2 Un duo d'acteurs parfait qui réalise avec brio la performance que représentent ces deux monologues interminables. Il y a la difficulté à maintenir le public en haleine et pour celui qui se tait, à exister une heure durant immobile ou presque sous le feu de "l'autre". Stanislas Nordey tout en mouvements, parle vite, avec une belle diction. Ses mots définitifs et tranchants viennent de l'intérieur de son corps. Il les projette comme des couteaux, vers elle. Sa gestuelle précise parfois désordonnée est celle d'un homme prisonnier qui doit tuer son bourreau pour s'échapper. Audrey Bonnet a attendu son tour pour répondre, incrédule. Femme blessée, elle est séduisante par son jeu vibrant, ses gestes saccadéS, ses silences et ses murmures. Les mots destinés à tuer l'ont salie, lui ont fait perdre ses repères. Son corps raidi de souffrance et sa voix sourde ne comprennent pas et blessent à leur tour. Elle rend coup sur coup mais pleure aussi la tendresse envolée, l'amour nié. 3 Absence totale de décors. Travail focalisé sur les corps et des voix. 4 Entre les deux monologues, une troupe d'enfants vient répéter des chants. Ils sont un océan de fraîcheur sur le champ de ruines.