Clara Haskil. Prélude et fugue

Honnête et laborieux
De
Serge Kribus
Durée : 1h35
Mise en scène
Safy Nebbou
Avec
Laetitia Casta et Isil Bengi (pianiste)
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Théâtre du Rond Point
2bis avenue Franklin Roosevelt
75008
Paris
01 44 95 98 21
Du 8 au 26 mars Séances à 20h30 (relâche lundi, mardi et mercredi)

Thème

  • En 1960, à la veille d’un concert, Clara Haskil vient de faire une chute dans l’escalier mécanique de la gare de Bruxelles, dont elle décèdera quelques jours plus tard à l’hôpital. 
  • La pianiste, âgée de 65 ans et au sommet de sa gloire, voit alors la maison de son enfance à Bucarest en proie à un incendie dévastateur, avant de revisiter sa vie toute entière.

Points forts

  • Sans doute la performance de Laetitia Casta, qui interprète successivement les voix de l’enfant, celle de l’artiste accomplie et celles, nombreuses, de son entourage. 
  • Sans aucun doute également les très belles interprétations pianistiques d’Isil Bengi, présente sur scène aux côtés de la comédienne sous forme alternativement d’un double de Clara ou de différents personnages secondaires.

Quelques réserves

  • Laborieux : on voudrait pouvoir dire mieux et davantage, après 1h35 de « seule en scène », ce qui représente en soi une performance. Mais la performance ne suffit pas. La performance ne fait pas le spectacle, quand le texte qu’elle défend semble à nos yeux de spectateurs ne pas justifier un tel labeur. 
  • Par ailleurs, impossible de qualifier d’un terme plus positif qu’« honnête » un spectacle au texte peu présent, voire indigent, à propos duquel, au vrai, on ne peut s’empêcher à plusieurs reprises de se questionner : Où est la poésie ?  Où la beauté ? et surtout, plus grave : Où est la nécessité ?  
  • En effet, le parcours biographique de Clara Haskil, si habile soit-il, ne suffit pas à faire théâtre. Et face à un texte qui, finalement se résume à… un résumé - pâle biographie d’une vie dont l’essence tenait toute entière dans la musique - on se dit qu’au fond, hors la musique, rien ne peut rendre compte de l’intensité de ce parcours. 
  • Sans doute aurait-il fallu donner davantage de place à la musique, puisque pour Clara rien d’autre ne comptait. La présence de la pianiste sur scène est sans doute ce qui donne à ce spectacle son plus joli relief. Elle joue bien, c’est senti, techniquement impeccable et les choix d’œuvres sont pertinents. Mais du coup et paradoxalement l’insuffisance, dans le plat déroulé de cette vie, de ce qui en a fait tout le sel, se fait d’autant plus cruellement sentir, que ne suffisent pas à combler les interprétations très sensibles d’Isil Bengi.
  • Le talent de Laetitia Casta n’est pas en cause, encore moins l’énergie colossale dont elle fait preuve pour servir ce texte. Simplement, on a l’impression de passer à côté de l’essentiel.

Encore un mot...

Il faut reconnaître qu’en dépit des nombreuses réserves énoncées ci-dessus, le public, lui, semble avoir beaucoup apprécié la représentation, si l’on en croit les applaudissements nourris qui ont salué la fin de la pièce.

L'auteur

Serge Kribus est né à Bruxelles en 1962. Il est auteur, scénariste, metteur en scène et comédien. Il a écrit 25 textes de théâtre, dont plusieurs pour la jeunesse. Il est aussi chargé de cours à la Sorbonne Nouvelle et a reçu le Prix de la Critique et le prix Théâtre de la SACD.

Commentaires

Anonyme
sam 25/03/2023 - 09:43

Entièrement d'accord avec ce qui est dit précédemment .J'ajouterai qu'il est scandaleux que sur le programme de salle , ne soient notifiées que les présentations de l'auteur (médiocre) et le metteur en scène ! Pas un mot sur Lætitia Casta non plus que de cette excellente pianiste !!!

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