Chroniques festivalières d'Avignon - 21 juillet

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4/5

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  • Femme non rééducable - Stefano Massini

Mise en scène : Tadrina HOCKING

Avec : Pierre BERCOT, Caroline ROCHEFORT

Théâtre du Balcon à 18H25

Durée : 1H20

C’est un témoignage bouleversant qui rend un hommage à tous ceux qui, au péril de leur vie, parcourent le monde pour témoigner des horreurs du monde et éveiller les consciences. Le parcours d’Anna Politkovskaïa est glaçant. Une mise en scène simple et efficace donne les éléments justes et nécessaires à la tension dramatique. On y sent tout ce qui la bouleverse et remet chaque jour en question ses stratégies pour mener à bien ses investigations au prix parfois de tragiques sacrifices. La performance des deux comédien(ne)s rend le propos plus vrai que nature et c’est une ode au courage, à la volonté inflexible du combat pour la vérité. Aujourd’hui toujours plus fort que jamais.

Recommandation :  4 cœurs

 

  • La fête des mères – Adèle Royné

Mise en scène : Guillaume Vincent

Avec : Aubin Hernandez, Florence Janas, Cyril Metzger, Adrien Rouyard, Adèle Royné

Train Bleu à 13H40

Durée : 1H10

Une très belle surprise vous attend au Train Bleu avec cette comédie cynique et acide sur la famille. Résolument moderne, chaque réplique fait mouche dans une atmosphère bien déjantée d’une famille où les petites jalousies et les rancœurs se sont accumulées. Mais, sous le masque de la comédie, c’est une petite incursion au cœur d’une tendresse qui a du mal à dire son nom et qui, à la lueur d’un événement particulier, va de nouveau faire de la place à une parole jusque-là étouffée ou ignorée. Toute l’équipe de comédiens déborde d’une énergie contagieuse et campe, chacun à sa manière, un personnage très attachant. Une écriture vive, une construction solide, un excellent moment à partager… en famille bien sûr ! 

Recommandation : 4 cœurs

 

  • La supplication – Svetlana Alexievitch

Mise en scène : Guy-Pierre Couleau

Avec : Olivier Corista, Lolita Monga

La chapelle du Verbe incarné à 21H35

Durée : 1H30

Quand le drame de Tchernobyl est raconté par les victimes du drame, l’ampleur du mensonge et du drame humain est bouleversante et révoltante. Une remarquable interprétation. Des paroles, des plaintes, des cris, tout un univers de désolation, de mensonge et de misère. Mais parfois aussi des êtres résilients, fatalistes, pour qui la vie est la seule issue possible et qui, par leur force de conviction, résistent envers et contre tout. Non, ce n’est pas de la science-fiction, c’est de l’Histoire et c’est bien l’œuvre de l’homme et non pas du Diable. 

Recommandation : 4 cœurs

 

  • L’os à moëlle – Pierre Dac

Mise en scène : Anne-Marie Lazarini

Avec : Cédric Colas, Emmanuelle Galabru, Anne-Marie Lazarini, Michel Ouimet

Le petit chien à 16H

Durée : 1H

Quel bonheur de retrouver ce maître du loufoque et de l’absurde dans un spectacle joyeux, potache et qui, malgré tout, sous le masque du rire, avait une portée politique. Les années de « l’Os à moëlle » sont un prétexte à parcourir petites annonces, recettes farfelues et aphorismes qui agitent vos zygomatiques avec chaleur. Le public est mis à contribution pour son plus grand bonheur. Un rendez-vous incontournable du festival.

Recommandation : 4 cœurs

 

  • Rossignol à la langue pourrie – Jehan Rictus

Mise en scène : Guy-Pierre Couleau

Avec : Agathe Quelquejay

Théâtre Essaion à 12H

Durée : 1H

C’est bouleversant, hypnotique, déchirant, magnifique. Dans une interprétation exceptionnelle de tension et d’émotion, Agathe Quelquejay est lumineuse et nous restitue la langue de ce poète du début du siècle avec une force et une intensité merveilleuses. Petit piaf paumé sur un plateau dans les grands froids de l’hiver, elle traverse la misère des pauvres gens avec une intensité qui vous arrache des larmes. Incarnant tous les protagonistes de cette rue qui s’expriment dans un langage populaire hautement coloré, il y a chez cette comédienne autant de douceur que de violence, autant d’amour que de douleur. La mise en scène et la direction de Guy-Pierre Couleau sont remarquables de précision et de simplicité. C’est l’occasion de (re)découvrir Jehan Rictus et son univers d’ombres et de lumières tout en clair-obscur. Un spectacle tout brut sans fioriture, mais dont l’esthétisme contraste avec une langue qui rend une poésie immanente. Un énorme coup de cœur que l’on pourra retrouver à la rentrée à Paris. Manquez ce spectacle serait se priver d’un moment de grâce.

Recommandation : 5 cœurs +++

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