Chroniques festivalières d'Avignon - 18 juillet

• Requiem pour un fou - Nolwen Cosmao D'après Molière

Mise en scène : Nina Ballester, Jules Fabre

Avec : Aleksandra Betanska, Jules Fabre, Laetitia Franchetti, Aubin Lhuaire, Clément Paul Lhuaire, Aylal Saint Cloment

Fabrik Théâtre à 21H00

Durée : 1H20

Voilà une proposition culotée que cette re-écriture de Don Juan en comédie pop-rock. Tout est là et tout est subtilement transposé pour nous donner à entendre les thèmes principaux dans un univers atypique que celui des coulisses d’un concert. Une mise en scène redoutablement efficace et originale accompagne ce spectacle et l’interprétation de l’équipe est saisissante de vérité et de jeunesse. Entre la fougue et le désespoir, la résignation et l’anarchie, ce Don Juan est une petite bombe surprenante dans un paysage théâtral parfois convenu et c’est un bon coup de pied au « cul-turel » revigorant. C’est jeune, c’est punk, c’est vivant, ça fait du bien. Ne vous en privez pas !

Recommandation : 4 cœurs

• Yaay – Abdou N'GOM 

Chorégraphe : Abdou N'gom 

Avec : Abdou N'gom 

Théâtre Golovine à 12H15

Durée : 55mn

C’est un véritable poème chorégraphique qui nous est offert ici. Et en même temps, un extraordinaire voyage aux confins des origines du danseur, le Sénégal. C’est tout d’abord, une forme, une présence, derrière un tissu sur lequel sont projetées des images, qui imprime les formes de cet être naissant à la vie, puis l’irrésistible appel de la vie hors de cette mer bienfaitrice et nourricière pour s’en aller à l’aventure de la vie. Le danseur, Abdou N'gom, est magnifique de puissance et de grâce et traverse toutes sortes de danses ; qu’elles soient tribales, hip-hop, néo-classique c’est une flamme intense qui jaillit de ce corps. On est inévitablement touché par le magnifique travail vidéo qui accompagne et habille cette prestation émouvante. On est emporté, aimanté et le poème qui nous est dit à l’issue de la représentation est une déclaration d’amour formidable à la vie. Quand le cœur et le corps exultent, les vibrations qui nous traversent sont source d’apaisement et d’enthousiasme. 

Recommandation : 4 cœurs

• Les chatouilles – Andréa Bescond

Mise en scène : Eric Métayer

Avec : Andréa Bescond

Théâtre du Chêne noir à 14H00

Durée : 1H45

Quand l’innocence se brise aux portes de l’enfance, les failles qu’elles engendrent, sont des plaies qui ne se cicatrisent jamais vraiment. Qui doit en porter la responsabilité ? Alors comment trouver le moyen de transcender ces douleurs impalpables ? C’est par la danse que la colère va se canaliser, et que le cygne blessé va entamer son long chemin de résilience. Andréa Bescond raconte avec pudeur le parcours intime d’Odette. C’est le corps qui prend la parole ici et malgré la lourdeur du thème de l’inceste, il émerge une poésie, une légèreté et une dose d’humour dans ce parcours douloureux. Un spectacle courageux autant que nécessaire

Recommandation : 4 cœurs

• Go ! - Jennifer Gohier 

Mise en scène : Jennifer Gohier 

Avec : Youri De Gussem, Ville Oinonen 

Théâtre Golovine à 19H00

Durée : 35mn

Arts martiaux, danse contemporaine, et art numérique sont au rendez-vous pour ce ballet singulier et ludique. L’amitié, la colère, le combat, le jeu, le respect, l’entraide sont les maitres-mots de ballet fusionnel ou la grâce et l’élégance du mouvement le disputent à l’énergie et la puissance des chorégraphies. On s’amuse autant qu’on s’émerveille avec ce duo athlétique et gracieux. Pour un peu, on sauterait sur le plateau pour les rejoindre. Le jeune public (dès 6 ans) est aussi enchanté que celui qui les accompagne. Un spectacle joyeux à partager sans modération.

Recommandation : 5 cœurs