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LES AMOUREUX DE MOLIERE - de et par Les Mauvais Elèves avec la collaboration de Corinne et Gilles Benizio
Avec : Valérian Behar- Bonnet, Elisa Benizio, Bérénice Coudy, Antoine Richard
Théâtre de la Condition des Soies - 11H50
Après le succès de leurs spectacles Les Amoureux de Marivaux, Les Amoureux de Shakespeare et Les Grands Rôles, Les Mauvais Élèves s’attaquent à Molière. Sous le regard de Shirley et Dino, ils reprennent scènes cultes et scènes d’amoureux avec toujours beaucoup de liberté et de tendresse, de chansons et de sorties de routes. Un spectacle pop et déjanté !
Ils ne doutent de rien, osent tout et s’approprient les textes de Molière avec une jubilation communicative. Pour fêter les 401 ans de Molière, il n’en fallait pas plus aux Mauvais élèves pour s’emparer de notre Jean-Baptiste pour le célébrer. On revisite le répertoire avec décalage et fantaisie. Ces mauvais élèves ont de qui tenir dans l’extravagance et la folie de leurs propos. Ils s’étaient emparés des « grands rôles » du répertoire, de Marivaux et de Shakespeare, il était temps que Molière y passe aussi. Toujours inventifs, adeptes de la farce et dignes enfants du cabaret, ils réjouissent tous les publics de 7 à … ans. Quelle jolie porte d’entrée pour donner le goût du théâtre que ce théâtre de tréteaux tout terrain ! On pourrait même découvrir (n’en déplaise aux puritains) cette facilité d’improvisation dont devait user le grand maître pour réjouir les foules avec ses lazzis et ses digressions. Ils auraient droit à recevoir un Molière d’honneur de la bonne humeur.
Recommandation : 5 coeurs
CHERE INSAISISSABLE - de Sophie Tellier
Mise en scène : Jean-Luc Revol
Avec : Sophie Tellier, Patrick Laviosa
Théâtre AU COIN DE LA LUNE - 14H40
Comment trouver sa place dans une société entièrement corsetée par les hommes ? Liane de Pougy (1869-1950), courtisane, danseuse et écrivaine suscitant fascination ou mépris, gère sa tumultueuse carrière galante en vraie femme d’affaires. Une vie
où sensualité, cérébralité et bisexualité tapageuse font parfaitement bon ménage. Un chemin scandaleux et pétillant comme du champagne. Jusqu’à sa recherche de rédemption. Un hommage à une femme en avance sur son temps.
Un joli portrait délicat vous attend auprès de la très jolie et diaphane Liane de Pougy magnifiquement interprétée par Sophie Tellier. On suit avec intérêt l’itinéraire fougueux de cette pauvre gamine si peu aimée enfant et qui, à 16 ans, décide de prendre sa vie en main pour s’affranchir tout au long de sa vie des règles qu’on veut lui imposer. Tel un rossignol aux trilles légers, la voix de cette jolie comédienne se fait tantôt cristalline, tantôt chaude et rauque au fil des chansons, d’un répertoire intelligemment choisi, qui émaillent son odyssée. On éprouve une douce empathie pour cette femme qui se jeta dans la galanterie pour s’élever au plus haut d’une société violente à l’égard des femmes et on sourira aux mille et une ruses qu’elle développera pour atteindre son but. De la femme fragile et mère blessée, à la putain gouailleuse, l’infatigable soif de vie qui coule dans les veines de Liane nous inonde de plaisir.
Poussez la porte de ce ravissant boudoir animé par Jean-Luc Revol et accompagné au piano par Patrick Laviosa … un voyage dans le temps qui vous réserve bien des surprises avec une hôtesse des plus talentueuses.
Recommandation : 3 coeurs
LE FOSSE - de Jean-Baptiste Barbuscia
Mise en scène : Serge Barbuscia
Avec : Xavier Coppet, Alice Faure, Fabrice Lebert, Maïssane Maroqui, Laurent Montel
Théâtre du Balcon - 18H
“Le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent.” Eux, ils creusent. JB Barbuscia nous embarque dans une fable aux influences multiples. Entre Beckett et Hergé, cette comédie désinvolte questionne notre société en déclin.
Construite comme un jeu d’enfant, cette pièce à tiroirs régale les oreilles d’une langue choisie où l’humour et l’absurde se disputent la partie. C’est un joyeux fouillis dans lequel se perdent ces personnages qui jouent une sorte de « main chaude » avec ce fossé à combler pour objectif. Sous l’influence de Beckett, Ionesco, fils spirituel d’un Prévert ou d’un Tardieu, héritier d’un Dubillard, Jean-Baptiste Barbuscia a la plume insolente et cocasse. C’est un tisseur de mots qui enchevêtre les situations pour mieux dénouer les fils et nous perdre dans sa toile. Puisqu’il faut plonger au-delà d’un réel complètement déstructuré, alors on se laisse happer par le mouvement qu’il nous impose par sa mise en scène dynamique et ludique. Un bel ovni que ce spectacle, n’en faites pas l’économie.
Recommandation : 3 coeurs
MAURICE ET LA MISS - de Marie-Thérèse Roy
Mise en scène : Patrick Alluin
Chorégraphie : Mariejo Buffon
Avec : Hélène Morguen, Simon Heulle, Didier Bailly, Sophie Girardon, Gaétan Borg
Théâtre des Gémeaux - 19H55
Venez découvrir les amours tumultueuses de Mistinguett et Maurice Chevalier, de la Belle Epoque aux Années Folles. Une passion née grâce au music-hall, vécue à la scène comme à la ville par deux monstres sacrés qui n’existent que par et pour le public. Mais derrière les artistes, il y a les êtres humains, ni anges ni démons, avec leurs aspirations, leurs ego, leurs failles. Embarquez dans cette épopée amoureuse, au rythme des chansons, des chorégraphies et de l’extravagance qui ont fait le succès de ces deux icônes de la scène française.
Un petit plongeon dans les années folles vous attend au théâtre des Gémeaux où s’égratignent Maurice Chevalier et Mistingett. Une relation orageuse qui fit les beaux jours des gazettes du Music-Hall. On redécouvre avec plaisir les chansons d’un autre temps et leurs interprètes incarnent à merveille ces gloires d’autrefois. Un spectacle joyeux comme un bouchon de champagne qui saute.
Recommandation : 3 coeurs
UN PICASSO - Jeffrey Hatcher adapté par Véronique Kientzy
Mise en scène - Anne Bouvier
Avec : Jean-Pierre Bouvier, Sylvia Roux
Théâtre du Rouge-Gorge - 17H15
1941 Paris est occupé.
Pablo Picasso est convoqué par Mademoiselle Fischer, attachée culturelle allemande, dans un dépôt où sont entreposées des œuvres d’art volées aux juifs par les Nazis.
Il doit authentifier parmi elles trois de ses propres tableaux pour permettre à la propagande allemande d’organiser une exposition « d’Art Dégénéré » dont le point d’orgue final sera un autodafé. Telle est la mission terrible confiée à la jeune femme dans le face à face qui l’oppose à l’artiste.
Dans un format concis Jeffrey Hatcher réussit le pari de nous tenir en haleine dans une pièce à suspense sur le sens de l’art et de son engagement. Le très joli duo d’acteurs que forment Sylvia Roux et Jean-Pierre Bouvier, est rythmé, violent, sensuel et parfois drôle. Incarnant tour à tour le bourreau et la victime, les comédiens font feu de tout bois pour offrir une incarnation de ces personnages complexes qui s’affrontent dans l’arène de cette cave sombre. Jean-Pierre Bouvier est un Picasso-taureau monstrueux, intransigeant, révolté, imbu de son talent. Sylvia Roux est une mademoiselle Fischer ambiguë, pétrie de contradictions, en lutte contre ses propres démons. Un seul enjeu : la liberté de l’art face au totalitarisme. Anne Bouvier a su transformer cet espace clos en un lieu de corrida où la lutte est sans merci et la chute surprenante. Une mise en scène sobre, efficace, rythmée. C’est aussi une cage dans laquelle les barreaux qui l’enserrent sont aussi incandescents que les fauves qui veulent s’en extraire. Découvrir un peu cet artiste complexe au travers d’une fiction parfaitement réussie et maîtrisée artistiquement de bout en bout.
Recommandation : 4 coeurs
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