Chroniques festivalières d'Avignon - 10 juillet

Plongez en plein coeur du Festival avec 5 nouvelles chroniques
Notre recommandation
3/5

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  • Arletty, un cœur très occupé - Jean-Luc Voulfow

Mise en scène : François Nambot

Avec : Béatrice Costantini, François Nambot

Théâtre des 3 S. à 18H00

Durée : 1H10

Le voile se lève sur la relation « sulfureuse », mais tout simplement amoureuse et passionnée de deux cœurs perdus dans une guerre qui ne les concernait pas. Béatrice Costantini incarne une Arletty au déclin de sa vie, flamboyante de ses derniers feux avec son franc parler. Ni à charge, ni à décharge, elle se livre à ce jeune journaliste incisif, provocateur, incarné avec charme par François Nambot pour clore un chapitre personnel de sa vie qui fit plus que gloser. Dans ce petit combat à fleurets mouchetés entre ces deux protagonistes, la correspondance des deux amants s’égrène et nous découvre une Arletty intime, méconnue, loin de la star de son temps qu’elle fut. Période troublée qui ébranla les certitudes d’un cœur, mais avec la foi résolue en un amour ancré dans un corps ardent. Loin des formules connues et ressassées de cette verve gouailleuse, ce spectacle est un hommage discret et sincère à Léonie Bathiat. Une certaine « atmosphère » qui ravit.

Recommandation : 2 cœurs

 

  • Danton, les derniers jours du lion - Etienne Menard Mise en scène : P. Boucard

Avec : P. Boucard, B. Castin, Y-P Denielou, S. Giuranna, E. Menard, M-L Windisch 

Théâtre des corps Saints à 18H50

Durée : 1H20

Cette jeune compagnie nous offre un spectacle historique précis, d’une grande honnêteté, en évitant les caricatures souvent véhiculées. On entre avec eux dans l’intimité des relations de ces compagnons d’armes que l’ambition, la folie et l’emballement des événements ont séparés malgré une admiration réciproque. On redécouvre l’amitié indéfectible du grand lion sensible, pétri de l’idéal premier de la Révolution, avec le sensible, fougueux et raisonné Camille Desmoulins. Aucun des personnages n’est traité à charge et chacun se fera sa propre opinion de ces personnalités emportées par le flot de la Révolution, de ses excès, de ses injustices qui conduiront notre société à porter ses trois plus beaux principes : LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE. Les comédiens sont justes, engagés, et transpirent d’humanité. Ne manquez pas cette plongée dans l’Histoire signée à la pointe du cœur par Etienne Ménard.

Recommandation : 3 cœurs

 

  • Les caroline - Caroline Loeb et Caroline Montier 

Mise en scène : Flannan Obé 

Avec : Caroline Loeb, Caroline Montier et Vincent Gaillard 

Théâtre Baretta à 16H25

Durée : 1H15

Elles sont épatantes ces petites femmes-là ! Accompagnées de Vincent Gaillard qui ne les quitte pas d’une note, elles nous entraînent dans un cabaret rafraîchissant de chansons comiques ou réalistes. Elles se piquent, s’agacent, se chamaillent pour le plus grand bonheur des spectateurs. L’une a la gouaille ravageuse et l’autre le contre-ut foudroyant. C’est électrique, c’est éclectique, pas nostalgique, mais glamour et chic ! Grimpez dans le manège et venez faire un tour de piste en musique.

Recommandation : 2 cœurs

 

  • Les enfants du diable - Clémence BARON

Mise en scène : Patrick Zard'

Avec : Clémence BARON, Antoine CAFARO

Théâtre l‘Oriflamme à 11H30

Durée : 1H10

C’est une pièce extrêmement touchante que nous offre ici Clémence Baron dans une langage simple, celui du cœur. Mais c’est celui d’un cœur meurtri qui force de résilience, réussit à transcender le malheur, l’abandon, la tyrannie. Elle ne peut se résigner à la solitude, elle doit, elle veut faire famille avec ce frère blessé, plein de colère qui a dû affronter une histoire familiale chargée de responsabilités et de sacrifices. Antoine Cafaro est un comédien solide, ancré, qui parvient à nous rendre sensibles à ce cœur de glace qui fond petit à petit pour y faire renaître l’espoir. Clémence Baron sait trouver les mots justes dans son écriture pour évoquer la situation épouvantable des années Ceauscecu qu’on imposait au peuple et aux familles roumaines. Elle incarne une femme aux prises avec des responsabilités importantes, sous l’emprise d’une intimité bousculée. Mais c’est avant tout la foi en l’homme qui rayonne dans cette pièce aux accents d’humanité puissants qui, sans vouloir délivrer un message, incite à l’amour et à la fraternité. « Aimer à perdre la raison

Aimer à n'en savoir que direÀ n'avoir que toi d'horizon » disait Aragon. Une pièce qui frotte le cœur.

Recommandation : 4 cœurs

 

  • Normal - Jane Anderson

Mise en scène : Julie Delarme

Avec : Lionel Abelanski, Vincent Deniard, Colombe Ducrot, Jérémy Gillet, Guilaine Londez, Jean-Yves Roan, avec la participation amicale d'Hélène Vincent

Scala Provence à 14H30

Durée : 1H30

C’est bouleversant d’humanité, c’est une leçon de tolérance et d’amour qui vous fend le cœur. Dans une scénographie élégante et pudique, Julie Delarme met en scène ses six comédiens avec tact et élégance. A la pointe du cœur, nous sommes envahis par un flot insurmontable d’émotions. Lionel Abelanski est merveilleux, désarmant de justesse et de sensibilité dans un personnage aux prises avec un courage incommensurable. Guilaine Londez est extraordinaire de sensibilité blessée, de sentiments étouffés, de colère, d’amour, une remarquable composition. Colombe Ducrot est bluffante de liberté et d’audace, Jérémy Gillet déchirant de tendresse, bouillonnant d’une incompréhension à fleur de peau. Vincent Deniard apporte le contrepoint nécessaire de l’humour dans ces personnages à l’humanité bourrue ou au code moral déstabilisé. Jean-Yves Roan et Hélène Vincent égrènent le chapelet d’un temps qui peine à s’adapter à une époque qui évolue parfois trop vite pour les choses du cœur. C’est un nouveau « triomphe de l’amour » qui pourrait devenir un classique de demain. Tolérance, liberté, droit au bonheur, une trilogie à adopter sans modération.

Recommandation : 5 cœurs ++

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