Chamonix

Pas si drôle !
De
Philippe Nicolle et Gabor Rassov
Mise en scène
Philippe Nicolle
Avec
Kamel Abdessadok, Christophe Arnulf, Aymeric Descharrières, Olivier Dureuil, Patrick Girot, Erwan Laurent, Clara Marchina, Florence Nicolle, Philippe Nicolle ou Gabor Rassov, Ingrid Strelkoff
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre du Rond Point
2bis, avenue Franklin D. Roosevelt
75008
Paris
01 44 95 98 21
Jusqu’au 31 décembre. Du mardi au vendredi, 20h30 - Samedi, 19h30 - Dimanche 10 et 17 décembre, 15h - Dimanche 31 décembre, 18h30 Relâche : les lundis et les 24 et 26 décembre
12 et 13 janvier 2024 Points Communs — Scène Nationale Cergy-Pontoise (95) 19 et 20 janvier 2024 TAM — Rueil-Malmaison (92) 1er et 2 février 2024 MARS — Mons (Belgique)

Thème

  • Après des siècles d’errance dans le cosmos en quête de la planète Chamonix et de son golfe aux 18 trous, un vaisseau spatial est contraint de se poser sur une planète apparemment inhabitée.
  • L’équipage, qui vénère le Saint Prospectus et sa prêtresse Cécilia, est d’abord terrifié. Puis il découvre un monde respirable, habitable, plein de parfums, d’oiseaux, d’insectes, de nouveautés donc mais aussi de menaces. Les “Intraterrestres“, une espèce animale supérieure vivant dans les profondeurs de la terre et gouvernant l’écosystème, se révèlent bientôt redoutables.

Points forts

  • Ils sont nombreux : 
    • le spectacle fait preuve d’imagination et abonde en bonnes idées, comme cette langue décomposée dont usent nos voyageurs de l’espace, trouvaille très drôle de surcroit (voir quelques extraits plus bas) ; 
    • les tribulations et l’interprétation de Sophie, la robote fabriquée à Pontarlier et dont le père est un aspirateur et la mère un ordinateur, tout comme le “buffet à voyager dans le temps“ et la surprise de l’entracte...
    • certains protagonistes ont belles voix, même si elles sont franchement sous employées 
  • Le propos général - interroger le sort d’une humanité qui a consciencieusement détruit son habitat – n’est pas vain.

 

Quelques réserves

  • Mais justement, tout ceci méritait mieux, car toute cette inventivité réjouissante et déjantée ne débouche pas sur un spectacle convaincant : la pièce manque de rythme, de densité, de poésie, et l’opulence des moyens mis en œuvre n’arrive pas à compenser cela. On ne comprend pas bien le rôle des cadavres congelés stockés dans le vaisseau ni, du reste, certains retournements, mais à la limite peu importe.
  • C’est surtout que dans ce burlesque assumé, rien n’est franchement drôle. « On veut danser, chanter, faire les idiots dans ce monde trop lourd... » explique Philippe Nicolle… Le problème est que cela ne marche pas, et que si les comédiens ont en effet l’air de franchement s’amuser et excellent à faire les idiots, le public ne se sent pas concerné par un spectacle qui relève de la blague de potache et du spectacle de Noël d’une association amateur.

Encore un mot...

  • Cette fable écolo, qui pose la question de l’avenir de l’humanité, de sa malfaisance et de son potentiel de destruction, est à la fois attendue (les spectacles consacrés à la possible destruction du vivant se multiplient non sans raison) et originale en proportion du choix dramaturgique : celui de l’Opérette satirique. 
  • Certes, l’humanité est un « virus mortel », composé de milliards d’imbéciles, qui a créé Auschwitz et les pantacourts, mais comme elle a aussi inventé l’amour, la musique et les Apéricubes, Chamonix et son golf dix-huit trous, tout n’est pas perdu ...

Une phrase

«  Je spire, c’est spirable ! Vous êtes sauvés toi et l’enfant. »
« Pauvret enfant, il va naisser là. »
« Les humains sont merdants. »
« On a tout pourri, on a tout gâché et maintenant c’est fini. »

L'auteur

  • Philippe Nicolle est comédien, auteur, bricoleur, musicien, metteur en scène. Il a suivi toutes sortes de formations et a exercé mille métiers artistiques, petits et grands. Créateur et directeur depuis les années 1990 de la compagnie 26000 couverts, rapidement devenue une des compagnies-phares du théâtre de rue, il conçoit et met en scène des spectacles hors des cadres traditionnels : théâtre invisible sur les marchés, canular pour file d’attente, music-hall loufoque, théâtre de rue en salle... qui connaissent de jolis succès ! La SACD lui a décerné le prix de l’écriture des arts de la rue en 2008. 
  • De son côté, Gabor Rassov est auteur de théâtre, scénariste, et metteur en scène, ayant coécrit une quinzaine de scenarios pour le cinéma et pour la télévision (films et séries), et  mis en scène Jean-Louis Trintignant dans Le Journal de Jules Renard et Trois poètes libertaires. Acteur, il a joué dans une vingtaine de pièces au théâtre et au cinéma.

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