C’était comment avant ? Mémoire d’enfance 1911-1919
Infos & réservation
Thème
Une femme lit le récit rédigé par sa grand-mère, Marie-Louise dite Lilise à la fin de sa vie, contant 9 années d’une enfance semi rurale et ordinaire du coté de Maison Lafitte entre 1911 et 1919, année certificat d’études. Petite dernière d’une fratrie de 6 enfants qui file droit sous la houlette d’un père employé de la ville de Paris et d’une mère à la jolie voix, Lilise évoque les difficultés et les joies d’une famille modeste.
Tout est banal dans cette enfance très fin de siècle : des menues corvées de la vie quotidienne (le bois, l’eau la traite de la chèvre, les herbes pour les lapins, les poules) aux jours de fête avec les grandes personnes en passant par les petits tracas de la vie scolaire (les mots dans le cahier, les bulletins la réussite à l’Ecole normale) et ses petites joies (les délices de la « poudre glaciale).
Points forts
Les chansons fort joliment, et sans virtuosité décalée, interprétées par Arlette Eymery-Glaize, donc certaines sont très attendues (le Temps des cerises) et d’autres constituent de véritables découvertes.
On pourra gouter également la fluidité et le classicisme d’une écriture dont on perçoit tout ce qu’elle doit à l’école de la Troisième république.
Quelques réserves
La part du théâtre est mince dans ce spectacle. Le texte est long, certes, mais fallait-il vraiment le lire plutôt que le dire ? On comprend le respect témoigné à la platitude de ces souvenirs intéressants en cela même qu’ils sont ordinaires, mais une incarnation un peu plus nerveuse et dynamique n’aurait pu que les servir.
Encore un mot...
Le spectacle n’est pas sans charme, mais il ne présente pas non plus un intérêt évident. On ne s’ennuie pas et cette dame souriante qui lit à ses petits-enfants les souvenirs rédigés par sa propre grand-mère est sympathique. On a envie de partager avec elle ces évocations deux fois transmises et d’en savourer la nostalgie malgré le côté un peu scolaire de l’écriture, de la lecture et d’une mise en scène statique en dépit des photographies (parfois familiales) projetées sur le mur du fond.
On a envie de saluer l’audace de l’entreprise mais on est en quelque sorte arrêté par cette trop sage réalisation et le statut non explicité de cette évocation. S’agit-il de véritables souvenirs de famille, ce que le sous-titre « d’après une histoire vraie » incline à penser ? Et dans ce cas qui en fut l’auteur-e, quelle est la part de réécriture ?
Une phrase
« Et lorsque les jeux cessent on fait un tour de jardin pour grapiller des groseilles »
L'auteur
De l’auteure donc on ne sait rien. On ignore quelle est la part de Dophie Taoc responsable de l’adaptation, ou de Catherine Bocognano dans ce récit et on le regrette.
Ajouter un commentaire