C'est la vie
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Thème
"C’est la vie" est un monologue dans lequel Peter Turrini, par la voix et le jeu de Jean-Quentin Châtelain, raconte 70 années de sa vie, en commençant par le jour de sa naissance. Enfant mal aimé puis adolescent sans amours, il fait à l’âge adulte des petits métiers alimentaires sans intérêt avant de se décider à écrire, ce qui éloignera de lui cette idée qu’il exprime dès le début de sa vie : « tout en moi est irréel, seule la mort est réelle ». Et lui fera dire et répéter plus tard, sur un ton de mélopée : « je ne veux pas mourir ».
Points forts
- Le récit d’une vie banale, certes, mais dont nous avons tous vécu au moins quelques morceaux. Ces petites histoires nous touchent par l’écho qu’elles ont en nous ;
- L’auteur a écrit ce monologue pour et à la demande de Claude Brozzoni, le metteur en scène, et cette relation d’amitié et de proximité que l’on sent chaleureuse est directement perceptible car tout « sonne vrai »;
- L’accompagnement musical fait partie intégrante de la pièce. Si cette musique est un peu trop présente par moments (ou un peu trop forte), il faut en saluer l’originalité et la qualité, notamment dans les moments vocaux qui apportent beaucoup d’émotion au récit.
Quelques réserves
Certaines histoires sont assorties de chutes destinées à faire rire. Mais personne ne rit car elles ne sont pas vraiment drôles, dans le genre « cousu de fil blanc »…
Encore un mot...
J'ai surtout été impressionnée par la performance de Jean-Quentin Châtelain: pendant une heure et demie il parle, il crie, il pleure, il chuchote, il enrage, il chante. Et il nous fait partager d'éloquents silence. Du grand art.
Une phrase
« Quand on vient au monde, on ne sait pas si on sera heureux ou malheureux »
L'auteur
Né en 1944, Peter Turrini est un écrivain autrichien, fils d’immigrés italiens, auteur de pièces de théâtre mais aussi de scénarios pour la télévision, d’essais et de poèmes. Après avoir exercé plusieurs métiers, il écrit en 1967 "La chasse aux rats" qui suscitera un grand scandale à Vienne et à Munich, puis "Tuer le Cochon" (en 1971).
Très engagé politiquement, Peter Turrini s’est montré délibérément critique à l’égard des pouvoirs en place, mais aussi envers le pouvoir de l’égoïsme et du racisme. Issu d’un milieu de « petites gens », il parle pour eux.
Aujourd’hui, Peter Turrini est reconnu comme l’un des plus grands dramaturges de langue allemande et son oeuvre a été consacrée par de nombreux prix nationaux et internationaux.
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