Cataract Valley
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Thème
Cataract Valley est tiré d'une nouvelle de l'Américaine Jane Bowles, mettant en scène les rapports complexes, entre amour et haine, de trois sœurs, toutes aussi névrosées.
Harriet est partie depuis plusieurs semaines dans un camp de vacances en forêt, où elle s'est fait de nouveaux amis qui ne l'a connaissent que peu, et cherche à se ressourcer pour calmer ses crises nerveuses que son quotidien auprès des ses sœurs, avec qui elle vit habituellement, exacerbe.
On comprend mieux sa fuite lorsque on se retrouve dans leur appartement commun, où son aîné « s'hystérise » en ne comprenant pas les réactions de ses sœurs, tout en essayant de paraître « normale» avec un travail et un mari; et où la cadette, soumise et manifestement perturbée, qui se persuade que leurs habitudes familiales bancales sont plaisantes, craint que l'escapade d'Harriet s'éternise en voyant ses lettres qui lui sont adressées rester sans réponses. Cette dernière va alors décider de débarquer à Cataract Camp, où se trouve Harriet, sans prévenir!
Points forts
- Le décor est particulièrement réussi. Nous sommes à Cataract Valley... Même l'odeur des pins de la forêt envahit la salle. De plus, la scénographie a été intelligemment pensée de telle sorte que l'action se déroule dans plusieurs lieux à la fois : la cabane en bois d'Harriet, l'appartement des sœurs en ville, la forêt, le bord d'une cascade.
- Cette pièce est une bonne illustration des tensions familiales pouvant exister parfois: des personnes qui s'aiment mais s'insupportent également.
Quelques réserves
- Cette pièce ne m'est pas apparue comme étant palpitante. L'histoire des ces sœurs n'est pas particulièrement fascinante. Les rebondissements sont rares. Les quelques notes d'humour parsemées dans le texte sont bienvenues, mais restent en nombre insuffisant.
Encore un mot...
La pièce pourrait être très ennuyeuse, mais elle est heureusement portée par des comédiens qui parviennent parfaitement à se fondre dans la peau de névrosés et à recréer le malaise qui peut naître des non-dits familiaux, face à des personnes qui tentent d'apparaître comme étant « normales » dans un monde qui est pourtant manifestement inadapté à leurs angoisses.
Une phrase
Harriet: "Tout d'abord, je compte venir ici plusieurs années de suite... Combien, je n'en suis pas encore sûre, mais assez longtemps pour que cela puisse passer pour des racines... Je veux dire des racines naturelles de l'enfance, de la famille... Assez pour que je puisse me dire : Camp Cataract,c'est l'habitude, c'est la vie - et non l'évasion. L'habitude, c'est convenable et décent ; l'évasion ne l'est pas".
L'auteur
Marie Rémond, actrice et metteuse en scène, a suivi la classe libre du Cours Florent puis s'est formée au Théâtre National de Strasbourg.
Elle a reçu en 2015 le Molière de la révélation théâtrale pour son rôle dans Yvonne Princesse de Bourgogne mis en scène par Jacques Vincey.
Avec Clément Bresson et Sébastien Pouderoux, elle crée deux pièces de théâtre : André, puis Vers Wanda.
En 2015, elle adapte et met en scène en compagnie de Sébastien Pouderoux Comme une pierre qui... de Greil Marcus.
Parallèlement à sa carrière de metteuse en scène, elle joue également au cinéma et au théâtre.
En 2019, Marie Rémond crée Le voyage de G. Mastorna à la Comédie française, d'après le film non réalisé de Federico Fellini.
(cf chronique Culture-Tops)
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