Camillle Claudel 1864-1943
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Thème
Camille Claudel. Des lettres et des textes retracent sa vie et parlent de cette femme dont on connaît l'éblouissante sculpture et l'histoire d'amour qu'elle partagea avec Rodin. Mais on ignore souvent à quel point son destin fut tragique et sa solitude extrême, jusqu'à l'irréversible descente aux enfers vers la folie.
Points forts
1- Lettres d'amour de Rodin, mots d'amoureuse, lettres à son frère Paul et appels au secours, pathétiques révoltes de Camille, écrits précieux des amis critiques d'art admiratifs mais impuissants: aucun des textes de cette pièce ne peut laisser insensible.
2- Christine Farré, qui interprète Camille Claudel, balaie tout sur son passage. Depuis l'idée que l'on se faisait de Camille au doux visage sculpté par Rodin jusqu'à ce qu'on savait de sa jeunesse tourmentée. Ici, l'extrême souffrance est mise en scène dans le paroxysme. Puissance des sentiments, de la frustration, et violence du ton, de la gestuelle. Camille-Christine, solitaire et sans argent, crie sa révolte. Elle est l'artiste géniale dont l'âme meurtrie tombe dans le gouffre de l'absence à son art et à elle même.
3- En toile de fond, deux hommes qui admirent l'artiste exceptionnelle qu'est Camille Claudel et assistent impuissants au drame qui se joue. Mirbeau (Nicolas Pignon) et Eugène Blot (Jean-Marc Bordja) ont une belle présence. Sur scène tout au long de la pièce, amis de Camille, ils illustrent aussi le "monde" de l'art de l'époque, évoquant ses aveuglements, ses petitesses.
4- Les éclairages sont eux aussi acteurs de la pièce, amplifiant le tragique des situations.
5- L'eau est présente partout sur scène. Indispensable au sculpteur, Camille s'en éclabousse dans ses excès de désespoir et s'en sert pour diluer la glaise dont elle se recouvre. Belle image, mêlant art et vie !
6- L'exiguïté du théâtre augmente encore la proximité des spectateurs avec le drame.
Quelques réserves
Au tout début de la pièce, il est difficile de prendre pied dans l'histoire, les époques se superposent. Mais, Christine Farré, jouant tour à tour l'amoureuse et la solitaire abandonnée, impose très vite sa présence extrême et capte toute l'attention.
Encore un mot...
N'ayez pas peur d'être dérangés par le thème. Christine Farré joue avec ses tripes une femme dont l'art et la souffrance nous questionnent. Après avoir vu cette pièce vous retournerez différemment admirer la sculpture de Camille Claudel.
L'auteur
Christine Farré est metteur en scène et comédienne. Pour écrire cette pièce, elle a travaillé d'après des lettres de la famille et des documents de l'époque.
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