Camille Claudel, de l’ascension à la chute
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Thème
Le récit de la vie tourmentée de Camille Claudel, sculptrice de génie née dans la bourgeoise famille Claudel, laquelle, à part son père décédé trop tôt, ne l’a guère épargnée.
Elève puis disciple d’Auguste Rodin, elle en tombe follement amoureuse et crée le scandale en devenant son amante; mais il va l’abandonner, tout comme le fera l’autre homme de sa vie, un génie lui aussi, son frère Paul Claudel.
Son père n’étant plus là pour la défendre, elle sera sacrifiée par sa famille qui la fera interner et la laissera sombrer dans la folie, jusqu’à sa mort solitaire en 1943.
Points forts
1- Le décor est beau et l’on ne peut qu’être séduit, de prime abord, par les statues humaines incarnées par des danseurs courageux et talentueux.
2- Célia Catalifo est belle, indomptable et crédible dans le personnage de Camille. Elle en a l’énergie et la déchirure.
Quelques réserves
1- Dès le début de ce spectacle, car il s’agit ici davantage d’une fresque visuelle que d’une pièce, on parvient difficilement à entrer dans la vie de ces personnages. Ils semblent, à l’exception de Célia Catalifo, affaiblis, ternis, dans la poussière de plâtre, évincés par les statues mouvantes, belles mais omniprésentes, alors que nous sommes en face de trois génies. Les comédiens font ce qu’ils peuvent, avec une ardeur sensible, mais….
2- La belle idée des danseurs incarnant les œuvres sculptées de Camille Claudel, sombre dans la longueur et le ralentissement du spectacle. Il y a un moment où l’on n’en peut plus de voir ces pauvres et talentueux danseurs s’infliger des postures difficiles dans ces ralentis convenus.
Encore un mot...
Quand on a lu le remarquable ouvrage d’Anne Delbée, qui fit sortir de l’oubli Camille Claudel en 1981, quand on peut applaudir au Théâtre de Poche Montparnasse le spectacle à une voix, si évocateur de Charles Gonzalès, on a l’étrange impression qu’ici, l’auteur-metteur en scène a voulu trop bien faire en ajoutant à son spectacle autant d’éléments qui parasitent l’essentiel: il s’agit de l’œuvre solitaire et exceptionnelle d’une âme brisée par sa lutte désespérée pour affirmer son génie de sculptrice et sa liberté de femme créatrice. Elle a, pour cela, payé le prix de trente années d’internement.
L'auteur
Wendy Beckett, écrivain et metteur en scène, a écrit plus de 25 pièces et en a mis en scène une quarantaine. Elle a fondé une compagnie théâtrale à Adélaïde en Australie. Depuis dix ans elle crée et produit ses propres pièces avec la collaboration artistique d’artistes australiens éminents.
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