Ca Ira (1) Fin de Louis
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Thème
Rien de moins que la Révolution française ! Mais attention, il ne s’agit pas d’une reconstitution historique. Ici, ce que donne à entendre Joël Pommerat est plus un débat d’idées qu’une addition d’anecdotes. C’est la Révolution française, dans les échanges passionnés qu’elle suscita entre les représentants de la Noblesse, du Clergé et du Tiers-Etat; dans les duels oratoires qui aboutirent, finalement, à la naissance de la démocratie française.
Pour qu’ il n y ait pas de méprise sur le fait que le texte de cette épopée va prendre des libertés avec les évènements historiques , aucun des protagonistes convoqués sur la scène n ‘a été affublé du nom d’une personnalité de l ‘époque . Seuls le roi, la reine et la sœur de celle-ci sont appelés par leur vrai prénom. Et, tous jouent dans des costumes d’aujourd’hui,sur un plateau presque nu, hormis quelques accessoires.
Dans ce « Ça ira… », c ‘est l âme de la Révolution qui est donnée à comprendre, ses problématiques, sa nécessité. Et aussi ses inévitables « dégâts collatéraux » (morts, débordements, etc..); et cela, d ‘une manière presque palpable. C’est à la fois exaltant et fascinant.
Points forts
On aurait presque envie d’écrire: tout ce qui constitue ce spectacle surprenant peut être considéré comme un point fort:
- Le texte d’abord, qui jongle magistralement avec les idées, les propositions, les idéologies de tous bords. Et cela, avec une prodigieuse clarté d’écriture, dans une langue éblouissante; on se dit que les politiques d’aujourd’hui feraient bien d’en prendre de la graine.
- La modernité des questions débattues. Elles sont censées datés du XVIIIème ; on les croirait écrites aujourd ‘hui: faillite de l’Etat, nécessité d’une réforme fiscale, misère du peuple etc…
- La scénographie: certains comédiens jouent sur le plateau.. Mais d’autres surgissent des quatre coins de la salle, et les invectivent, les interpellent . …Ce dispositif de jeu donne à la représentation un tonus fou , permet d’accentuer la vivacité et la véracité des échanges.
-Les comédiens: ils sont quatorze, mais incarnent en tout, soixante-dix personnages, avec une implication et un brio qui laissent pantois.
- La durée même du spectacle…Car paradoxalement, les quatre heures et vingt minutes que dure cette soirée nous laissent le temps de nous « installer » dans cette plongée dans l’ Histoire. L ‘exaltation nous gagne au fur et à mesure des débats. On vibre à toutes ces diatribes réinventées à partir d archives. On « vit » cette Révolution
Quelques réserves
Si on veut chicaner ??Allez quelques minutes de trop dans l’une des dernières interventions...
Encore un mot...
Vous l’aurez compris : ce « Ça ira… » est sans aucun doute l’un des spectacles les plus captivants de cette saison. Par sa forme, par son fond…Une démocratie qui se met en place devant vos yeux, sans images d’Epinal, par la seule magie du verbe c’est tout bonnement … renversant.
L'auteur
En quelques années, cet « écrivain de théâtre », comme il aime à se définir, est devenu l‘un des auteurs-metteurs en scène les plus estimés de l’Hexagone. Et cela, sans tambour ni trompette (car c’est un homme discret). Par la seule force, aussi poétique que spectaculaire, de ses spectacles. Des spectacles qu’il met en scène lui-même, et dont il est, toujours, par principe l ‘auteur. Exception faite pour un texte de Catherine Anne, monté en 2014 aux Ateliers Berthier.
Avant de devenir ce qu’il faut bien appeler un « phénomène » (puisqu’il remplit désormais les salles sur son seul nom), Joël Pommerat a grimpé doucement les échelons de la renommée.
Né en 1963 à Roanne, il quitte le lycée avant le bac, s’inscrit dans une école hôtelière, devient barman, puis monte à Paris. Il a dix neuf ans. Taraudé par le désir de théâtre, il commence par « faire » l’acteur. Mais pour prendre son destin en main et échapper à la double soumission à l’auteur et au metteur en scène, il se met à écrire, et fonde, parallèlement, en 1990, sa compagnie, « la Compagnie Louis Brouillard ».
« Au monde », créé au Théâtre National de Strasbourg en 2004, lui vaudra son premier succès public et critique. Depuis, il y a eu, entre autres, « Le Petit Chaperon rouge » (2006), « Cendrillon » (2011), « la Réunification des deux Corées » (2011). Et, en cette année 2015, ce « Ça ira(1) fin de Louis ».
Commentaires
Bonjour ,
Je souhaiterais voir votre spectacle.je ne parviens pas à savoir si vous vous produirez dans ma région.Je demeure en Charente maritime. Merci!
Marie-Claire Laurent
mlaurent4@gmail.com
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