Borderline
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Thème
- Toute la pièce se déroule chez un psychiatre qui voit débouler un de ses patients, à tout le moins très atteint.
- Or ce “cinglé“ entend persuader son thérapeute qu’il est guéri, alors que son psy est sûr du contraire. La séance prend dès lors une drôle de tournure...
Points forts
- Deux comédiens au mieux de leur forme, avec une mention spéciale cependant pour Philippe Lelièvre, qui joue le “frappadingue“ avec une conviction étonnante. Il a en plus la coiffure et l’apparence d’un pauvre type, et lorsqu’il vient affirmer qu’il est guéri avec un revolver dans sa poche, on s’interroge tout de même.
- Ce spectacle est bourré d’humour, et l’on rit en permanence devant les énormités qui nous sont servies (voir plus bas : un extrait). L’autrice a un sens inné du comique.
- Le texte est parsemé de proverbes savoureux et dont use abondamment le psychiatre, du style « Le plus difficile quand on chevauche un tigre, c’est d’en descendre » (proverbe chinois), ou encore « Attendez d’avoir traversé la rivière pour dire que le crocodile a une sale gueule » (proverbe malien).
- Morceau d’anthologie : lorsque le psychiatre se retrouve allongé sur le divan et le cinglé lui pose des questions, installé dans le fauteuil du thérapeute : on n’a pas vu venir ce retournement de situation. En plus, le malade emploie des expressions du médecin, et parle d’un « prisme dépressionnaire » peu usité dans le langage quotidien !
Quelques réserves
Rien, c’est trop de bon de rire…
Encore un mot...
- Ce spectacle est réjouissant par le sujet choisi, par la façon de le traiter, et par le jeu des comédiens qui servent un texte très drôle. Tout est millimétré.
- Il est bien connu qu’il est beaucoup plus difficile de faire rire que de faire pleurer. Ici, la mécanique est parfaitement huilée et les répliques fusent avec entrain. Par les temps qui courent, il ne faut pas rater ce bain de bonne humeur.
Une phrase
Le patient : « J’ai l’impression que ça vous amuse de saboter ma vie !
Son psychiatre : Saboter votre vie ? Mais non, non…
Le patient : Si, si ! A chaque fois que je vous ai fait part d’une idée originale qui aurait pu changer ma vie, vous m’avez découragé !
Son psychiatre : Pas du tout, sur les emballages recyclables, j’étais très admiratif.
Le patient : Peut-être, mais quand je vous ai parlé de mon idée d’accordéon à bouton unique, là vous êtes resté sans voix.
Son psychiatre : Là oui, l’accordéon à bouton unique, j’étais un peu plus sceptique.
Le patient : Voilà ! Alors que si vous m’aviez encouragé, si ça se trouve, à l’heure qu’il est, je serai millionnaire !
Son psychiatre : Je ne vous empêche pas de déposer l’idée... J’ai juste pensé que les accordéonistes mettraient un peu de temps avant de vous en commander un. »
L'auteur
- Flavia Coste, formée rue Blanche, se destinait à être comédienne, mais s’est vite orientée vers la réalisation et l’écriture.
- Elle a écrit un roman en 1917, La plus belle fille du quartier. Au cinéma, elle a réalisé un long métrage en 2016, Un jour mon prince, puis une série de courts métrages. Ses trois grandes pièces sont Non à l’argent !, Alors on s’aime ! et Borderline.
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