Arletty, un cœur très occupé
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Thème
Le récit des amours passionnées entre la célèbre comédienne Arletty et l’officier allemand Hans Jürgen Soehring, à travers leur foisonnante correspondance intime de près de 600 lettres, inédite, reconstitue l’histoire d’un scandale qui se dénoue à la Libération, quand Arletty est internée à Drancy puis durablement reléguée dans l’infâmie de la « collaboration horizontale ».
Bien des années plus tard, en 1970, un jeune journaliste, fasciné par l’histoire des amants maudits, vient s’entretenir avec la star déchue et lui faire revivre les années disloquées de l’Occupation, sans lui dire immédiatement le vrai motif de sa visite.
Points forts
L’écriture théâtrale, soignée, mêle plusieurs temporalités dans un décor où les deux principaux personnages évoluent en parallèle, l’un soutenant l’autre.
Le jeu d’acteur, émouvant et précis, efficace dans l’évocation de la passion passée, emporte l’adhésion sans pathos ni artifice. Ici, Arletty s’incarne mais ne s’imite pas.
Enfin, revisiter cette histoire que l’on aurait pu croire connue, pousse à s’interroger sur les choix d’une vie, traversée par le tragique des circonstances.
Une fin - inattendue – donne de manière rétrospective de la cohérence à l’ensemble.
Quelques réserves
La pièce tourne par moments à la leçon de théâtre, notamment lorsque le personnage d’Arletty se prend à diriger le jeune journaliste qui dissimule et révèle enfin les ressorts de l’intrigue.
Encore un mot...
Juger à contretemps les êtres et les sentiments peut s’avérer périlleux, mais le théâtre peut s’emparer des motifs d’une passion déraisonnable sans avoir à justifier des comportements des années de guerre.
Affranchis du contexte et enfermés dans leur relation amoureuse, Arletty et son amant allemand eurent le tort de s’afficher dans un Tout Paris collaborationniste parce que, pendant la guerre, s’extraire du clan revient à trahir son camp, et ce d’autant plus que la transgression, voire l’impossible, nourrit une passion qui s’étiole une fois la paix revenue.
Une phrase
« La femme la plus invitée devient la femme la plus évitée. »
« Nous étions indifférents à la guerre. »
« Mon ennemi, c’est la guerre. »
- « La guerre nous a réunis, la guerre nous a séparés. »
L'auteur
Auteur, scénariste, réalisateur, Jean-Luc Voulfow a coécrit avec Claude Zidi La Moutarde me monte au nez, L'Aile ou la cuisse puis, avec Luis Régo la pièce à succès Viens chez moi, j'habite chez une copine ; il a également “collaboré“ à des vingtaines d'autres scénarios de longs-métrages et comédies.
Jean-Luc Voulfow écrit régulièrement et met en scène de jeunes humoristes, notamment dans le cadre de l'émission de Laurent RUQUIER On ne demande qu’à en rire.
- Dans l'équipe de Marc-Antoine Lebret, Voulfow produit des textes d'humour et participe à l'écriture de pastilles pour la série Scènes de ménage. En 2017, il met en scène le show musical Made in Paris avec Béatrice Costantini, spectacle joué durant trois mois au Théâtre BO Saint Martin à Paris, puis en tournée nationale.
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