Amor à mort
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Thème
A mort à mort propose une série de tableaux féroces, grinçants et résolument transgressifs sur le rapport entre l’amour et la mort. Chaque épisode, en forme de sketch, met en scène des couples ou des monologues qui vivent des histoires d’amour qui finissent toujours par la mort de l’un, de l’autre ou des deux.
Mourir d’aimer ! Il existe d’innombrables façons de trépasser : par passion, colère, accident … selon les circonstances. Chaque personnage, gagné par la folie ou le désarroi, se trouve happé par la mort pour avoir poussé à l’extrême ses multiples désirs.
Points forts
Les quatre comédiens – deux femmes et deux hommes - s’amusent comme des petits fous à interpréter de multiples personnages. Jouant sur l’ambiguïté des sentiments créée par une grande variété de situations, ils jouent à ce jeu de massacre avec fureur et délectation. C’est drôle, enlevé et divertissant.
La construction des scènes repose sur un même procédé : on ne sait pas qui va mourir, ni pourquoi, ni comment, mais l’issue est inexorable et le chemin qui y conduit est pavé de bonnes – ou de mauvaises – intentions.
L’ensemble est virevoltant ; ces histoires d’amour dérapent quand la noirceur de l’âme humaine et la blessure amoureuse court-circuitent la raison et nous poussent à agir de façon irraisonnée, compulsive et cruelle.
Les interludes musicaux, construits autour d’une phrase musicale déclinée dans plusieurs variations, apportent un liant entre les différentes histoires.
Quelques réserves
- Pour le meilleur, quand les répliques assassines et enlevées nous ramènent à l’ambiance de ce théâtre de boulevard qui est une des marques de fabrique d’un certain esprit français, léger et farfelu.
- Mais pour le moins bon, dès que la qualité des textes baisse sensiblement, on se retrouve dans le petit théâtre de Bouvard télévisuel, avec ses lourdeurs et ses facilités.
Encore un mot...
L’amour et la mort, Eros et Thanatos … ces deux divinités de la Grèce antique ont été associées par Freud, le père de la psychanalyse.
Deux types de pulsions s’affrontent depuis l’enfance : Eros, les pulsions sexuelles d’autoconservation, symbolisées par Eros et la pulsion de mort, qu’il appelle Thanatos.
- Ce sont les deux éléments fondamentaux du conflit pulsionnel : l'éros crée des unités organiques toujours plus grandes, tandis que les pulsions de mort tendent à réduire et à annihiler les excitations et les formes, pour un retour à l'inorganique.
Une phrase
« Celui qui n’a jamais envisagé le meurtre n’a jamais été amoureux. Celui qui n’a jamais pensé sérieusement à flinguer l’autre n’a jamais été amoureux. Celui qui n’a jamais sorti de son placard une boîte de morts aux rats pour la fixer pendant 45 minutes n’a jamais été amoureux. Celui qui n’a jamais acheté une pelle, un sac et un tapis pour rouler l’autre dedans, n’a jamais été amoureux. »
L'auteur
Nelly Béchetoille explore d’abord les grands classiques avant de se lancer dans l’aventure des « seule en scène » et de l’écriture.
Didier Landucci se formé à plusieurs disciplines (théâtre de gestes, clown, mime, classiques …) avant de jouer de nombreux rôles au cinéma et de se consacrer à l’écriture.
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