Alice traverse le miroir
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Thème
Alice décide cette fois de traverser le miroir. Ce faisant, elle croise le lapin et quelques personnages de Lewis Caroll (l’acariâtre reine de cœur) ainsi que d’autres : Dorothy sans le magicien d’Oz, Zazi qui n’a pas vu le métro en grève et Rose, sorte d’Alice du XXIe siècle. Tous l’accompagnent dans sa quête et son cheminement sur les cases de l’échiquier, de scènes en scènes parfois filmées dans lesquelles elle entre et sort, comme l’héroïne dans la Rose pourpre du Caire. Parvenue à la 8ème case de l’échiquier, elle pourra être couronnée reine.
Points forts
- Quelques effets esthétiques réussis.
- Les très jolis costumes de fleurs, les usages souvent réussis et ludiques des films en fond de scène, les éclairages et les ombres chinoises.
Quelques réserves
- Les dialogues n’en sont pas toujours, virant à maintes reprises et malgré quelques éclats de pure poésie à l’accumulation un peu indigeste de sentences.
- Les comédiens s’agitent sans beaucoup de grâce et en usant de stéréotypes censés représenter leur qualité : ainsi Alice bouge comme une poupée aux yeux écarquillés et à la voix stridente, comme si cela caractérisait l’enfant qu’elle est.
- Beaucoup de jeux de voilages tirés, superposés qui finissent par être lassants.
- Le recours aux chansons est peu compréhensible parce que les acteurs ne sont manifestement pas des chanteurs d’une part et parce la citation d’Over the Rainbow chanson culte du Magicien d’Oz chantée alors par Judy Garland tombe à plat, tout comme les autres morceaux.
- Bref, la féérie n’arrive pas à régner sur cet univers certes plein de fantaisie mais qui ne convainc pas.
Encore un mot...
Cette promenade entre l’endroit et l’envers qui est aussi une exploration du rêve et de ses mystères constitue une suite d’Alice et autres merveilles, pièce laboratoire écrite par Fabrice Melquiot et mise en scène par Emmanuel Demarcy-Mota au Théâtre de la Ville en 2015-2016.
Une vraie comédie musicale, bien chantée et bien dansée eût mieux value que cette pantomime un peu bavarde quand elle n’est pas franchement braillarde. La magie n’est pas au rendez-vous et le spectateur adulte s’ennuie, comme s’il avait mangé des pendules.
Une phrase
Le lapin : “par mes oreilles et mes moustaches je suis archi à la bourre”.
“On organisera une grande fête, on mangera des pendules pour arrêter le temps”.
La reine rouge à propos du gigot : “il est contraire à l’étiquette de découper quelqu’un à qui on a été présenté”
L'auteur
Acteur pendant une dizaine d’années Fabrice Melquiot, décide ensuite de se consacrer à l’écriture. Il collabore régulièrement avec Emmanuel Demarcy-Mota depuis 2002. Auteur depuis 1998 d’une trentaine textes de théâtre destinés aux enfants largement publiés par l’Arche Éditeur, et d’une cinquantaine de textes primés, traduits et représentés dans une quinzaine de pays par de nombreux metteurs en scène il a également remporté plusieurs prix pour ses pièces radiophoniques. En 2008, il a reçu le Prix Théâtre de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre. Depuis 2012 il dirige le Théâtre Am Stram Gram de Genève. Il est actuellement auteur associé et responsable du développement en jeune public au Théâtre de la ville.
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