Aïe !
Infos & réservation
Thème
Simon adore sa grand-mère et lui rend visite souvent. Elle lui cuisine de bons petits plats et met de la fantaisie dans sa vie, laquelle n’est pas toujours facile…
En effet, Simon court dans tout Paris pour rédiger les mémoires d’inconnus en mal de récits plus ou moins authentiques, il doit s’occuper des enfants, sa femme – agent de casting – est souvent absente, ce qui génère un emploi du temps souvent bousculé.
Simon est un peu perdu, à quoi peut-il se raccrocher pour ne pas sombrer ? Cette grand-mère, c’est son petit paradis et comme une madeleine de Proust, il en prend soin…même si elle n’est pas toujours facile à suivre…
Points forts
Un joli moment de tendresse à l’humour tout méditerranéen. Nous voici embarqués dans une histoire familiale pleine de sensibilité, de délicatesse et d’amour. Nous sommes touchés dès les premières répliques par ce spectacle qui se pose sur vous comme une caresse et un message d’humanité fort sur “l’intergénérationnel“.
La mise en scène est enlevée et pétillante.
C’est une galerie de personnages attachants qui s’agite sous nos yeux, avec la complicité d’un Gilles Dyrek qui endosse, tel un caméléon et avec un humour ravageur, des personnages secondaires singuliers et inénarrables.
Cette relation émouvante entre ce petit-fils interprété avec réserve et peps par Antoine de Foucauld et sa grand-mère fantasque, incarnée avec générosité et talent par Isabelle de Botton, merveilleuse de sensibilité et de drôlerie. Sa générosité de jeu, son inventivité, lui donnent cette présence aussi touchante que drôle, qui nourrit un personnage au mystère si particulier.
C’est toute la chaleur du Sud qui envahit le plateau quand elle entre en scène et qui se diffuse tel un courant électrique au cœur de chaque spectateur. On la voudrait pour nous, cette “grand-mère gâteau“, cet oiseau perdu parfois dans les méandres de l’âge, mais qui insuffle le courage, la liberté et la vie à ceux qui l’entourent.
Quelques réserves
Par ci par là, on souhaiterait aller au bout de certaines intrigues amorcées.
Petit regret que le rôle de l’épouse ne soit pas plus développé.
Encore un mot...
Quel plaisir que ce retour d’Attica Guedj sur les planches des théâtres parisiens ! Claude Sautet au cinéma filmait des « histoires simples », Attica Guedj signe ici une évocation de la tendresse, de l’attention et de la famille au quotidien, avec une pièce singulière et nécessaire.
Le couple formé par Antoine de Foucauld et Katia Miran confronté à une vie chaotique et qui trouve un modus vivendi pour gérer ses crises avec un sésame magique : Aïe prévient toute crise nous renvoie le miroir d’une société qui ne sait plus prendre son temps. Comment faire de la place à l’intimité quand le travail nous expose à une disponibilité permanente via les réseaux, le portable ?
- Cependant, Aïe inscrira sur votre visage le sourire qui nous fait souvent défaut et la promesse qu’il faut savoir partager avec “l’autre“, quel qu’il soit, la joie de construire jour après jour le mur du bonheur quotidien. Finalement, la vie c’est simple comme un sourire.
Une phrase
Simon : « À la mort de Maman, j'étais trop petit pour me rendre compte de quoi que ce soit, mais je me sentais perdu. Puis c'est pas marrant d'être fils unique.(...) et toi tu le savais. (...) Tu me disais "mon petit garçon, ne t'en fais pas, je suis là, je t'aime et la vie est belle ! »
Simon : « Oh là là, Mamie qu’est-ce qui se passe ? Ça brûle dans ta cuisine, tes poivrons sont cramés !
- Mamie: C’est bon quand c’est bien grillé ! »
L'auteur
Attica Guedj est comédienne, adaptatrice pour la télévision. Elle a écrit plusieurs épisodes de la série télévisée Maguy et obtenu, avec Stephan Meldegg, le Molière 1993 de la meilleure adaptation pour L'ampoule magique de Woody Allen, et en 1998 pour Popcorn de Ben Elton. Elle a également co-adapté Entre nous soit dit d'Alan Ayckbourn, C'était bien de James Saunders, mais aussi Douze hommes en colère de Reginald Rosé, De si bons amis de Joe Penhall et Des cailloux pleins les poches de Marie Jones.
Pour la télévision, elle a tourné dans Les allumettes suédoises, Avocats et associés, Navarro...
Au cinéma, on la retrouve dans Au petit Marguery de Laurent Bénégui, Dobermann de Jan Kounen, Soleil de Roger Hanin, Quand on sera grand de Renaud Cohen...
Avant Aïe, Attica Guedj avait également écrit pour le théâtre Ma vie est un enfer, mais je ne m'ennuie pas, Tchoufa, Les trois filles de Madame Akoun.
Ajouter un commentaire