On achève bien les anges
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Thème
Après Chimères, Eclipses, Triptyk, … et Calacas, hymne à la mort, voilà Elégies : ou On achève bien les anges. On est entre le paradis, l’enfer, la mort, l’amour et la comédie.C’est une spiritualité, peut être provocatrice, mais respectueuse en réponse au drame de Charlie, malheureusement prolongé par celui du Bataclan. Ce spectacle onirique et féérique est une ode de résistance, teintée d’humour, et illustrée musicalement, en grande partie, par la voix très typée et la musique de Tom Waits, acteur, auteur compositeur, musicien, chanteur américain, à la personnalité forte. Une musique où se mêlent poésie, romantisme, cynisme et humour.
Points forts
. Un savant dosage de féérie, d’émotion, d’interrogation, de voltige, de dressage, de beauté, où la musique, le cheval, l’homme et sa dualité sont artistiquement mêlés.
. On est dans un cirque, la vue est circulaire, pas d’échappatoire; le spectateur, tel un témoin, est entièrement baigné dans l’atmosphère, qui se veut oppressante quand le noir s’installe avec les bruits de la ville, ou burlesque avec ces clowns musiciens ou bouchers; mais, surtout, des anges partout, cavaliers, dans les airs, funambules, acrobates musiciens.. Un Bartabas inattendu -on est dans l’auto ironie-, qui se joue de lui même en aveugle errant dans un cimetière ou ivre sur son cheval. Joli pied de nez, bravo l’artiste.
. Une musique qui ponctue et illustre chaque scène; on navigue entre country, Bach, Prokofiev; de l’orgue et cette voix profonde, grave, rocailleuse qui vous remue car elle résonne formidablement, celle de Tom Waits.
. Un spectacle d’une poésie incroyable, chargée de mystère et d’interrogation; des effets visuels d’une beauté irréelle, comme dans la dernière scène où le cheval blanc traverse tel un éclair un nuage de mousse. Chaque scène est un véritable tableau, grandiose ou magique, funeste ou angélique,
. Des intermèdes comiques, inattendus comme cette petite charrette, pleine d’anges, tirée par un petit poney qui ne fait pas le poids, qui est basculé en l’air, et qui retombe quand les anges descendent, et se retrouve en déséquilibre dès qu’ils reprennent place.
. Des chevaux magnifiques, en liberté, sauvages ou domptés, dansants, virevoltants, montés par des anges, acrobates, danseurs, musiciens dans une ronde envoûtante, légère et magnifiquement orchestrée.
Quelques réserves
Je n'en vois pas. Juste une remarque: deux heures sans entracte, attention aux trop jeunes…
Encore un mot...
L’alchimie opère, entre ombre et soleil, ou plutôt entre l’obscurantisme, la mort et la spiritualité, le burlesque et la féérie, le tout d’un esthétisme parfait. Du grand art, pour tous. Un spectacle de cirque équestre, un théâtre équestre où tous les arts sont mêlés et met tous nos sens en émoi.
Un spectacle théâtral à multiples entrées.
Une certaine idée, très noble, de ce que peut être un théâtre populaire. Comme disait Jean Vilar : « Il faut avoir le courage de faire découvrir au public ce qu’il ne sait pas et qu’il désire »
Une phrase
« La véritable provocation face à la brutalité contemporaine est de se battre avec les armes de la poésie et de l’humour.»
L'auteur
Comment présenter Bartabas qui, depuis sa plus tendre enfance, se passionne pour les chevaux. Il est l’incarnation d’une osmose poétique entre l’homme et le cheval . Bartabas prône un échange et une compréhension totale entre l’homme et le cheval qui, pour lui, ne font qu’un. En 1985, il fonde le cirque Zingaro, qui deviendra le théâtre équestre et musical Zingaro, installé au Fort d’Aubervilliers depuis 1989. Une troupe d’artistes aux talents multiples qui mêle la musique, la danse et l’art équestre pour un spectacle, porteur d’un message, et d’un esthétisme parfait. Ses créations ont un succès mondial.
Il créera en 2003 L’Académie du spectacle Equestre, à la Grande Ecurie de Versailles, où il associe l’art de la haute voltige et du dressage à d’autres discipline comme l’escrime, la danse , le chant. Une symbiose de sensibilité artistique.
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