26 000 Couverts
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Thème
Au théâtre le faux est vrai, et donc le vrai est faux. C’est le grand n’importe quoi … Par un système de séquences emboîtées telles d’infinies poupées russes, la compagnie tisse un merveilleux fil d’humour et d’absurde qui creuse la mise en abîme de la fiction. Autour de la question de la mort ce sont autant de formes de représentations qui sont jouées. On passe de la fanfare, à l’opérette, au policier, au faux-débat, toujours ballotés entre le vrai et le faux, et peu importe… Nous assistons soi-disant à une répétition de sortie de résidence. Celle d’un futur spectacle de rue, où le spectateur serait au centre de scénettes qui rejouent les morts les plus stupides… Dès lors le spectateur est pris dans le tourbillon de l’absurde, pour son plus grand plaisir. On tente de comprendre, mais c’est sans fin… sauf peut-être celle de la culture ?...
Points forts
La compagnie des 26 000 couverts ne peut pas laisser insensible.
C’est d’abord le jeu de chaque interprète qui saisit, scène après scène. Les comédiens maîtrisent à la perfection le rythme de la comédie. Le spectacle est au millimètre, ils enchaînent les séquences avec une nonchalance parfaite pour servir toujours au mieux l’absurde et la mise en abîme, de la mise en abîme.
Chaque détail est à sa place, un seul son le grincement d’une porte, les costumes apparemment foutrac, les accessoires qui se transforment en jeux d’ombres chinoises d’une créativité rare… tous et toutes se métamorphosent devant nos yeux ébahis… On plonge alors dans le piège du rire, avec délectation.
Et ce spectacle, sans titre, va chercher toujours plus loin comment dénoncer sans jamais le faire ; il paraît tout en superficie, au contraire, il place au centre du débat autant de thèmes majeurs à toute compagnie de théâtre contemporaine : les subventions, la hiérarchie au sein même de la troupe, les superstitions, l’intermittence, les rumeurs, le lieu du spectacle et sa forme même ou encore la place de l’auteur… et charge à vous d’en trouver d’autres… Tout cela est traité avec un humour féroce, c’est l’intelligence qui joue avec la bêtise.
Mention spéciale à Solange, qui incarne la mort raide bourrée … Grande !
Quelques réserves
Le procédé est cette fois plus au cœur du spectacle. Dans les spectacles précédents la forme et le sens éclataient dans mille directions toujours plus absurdes. Ici le message « politique » devient donc plus présent, ce qui peut en ravir certains ou en décevoir d’autres.
Encore un mot...
Pour ceux d'entre vous qui ne connaissent pas les 26 000 couverts et qui veulent passer une soirée intelligente mais pas intello, et surtout qui aiment rire: courez-y !
Une phrase
« Perdre de vue la mort, c’est perdre le sens de la vie »…
L'auteur
Créée au milieu des années 1990 par Philippe Nicolle et Pascal Rome, la compagnie 26000 couverts débute aux festivals de Chalon dans la Rue et Aurillac. Parallèlement à ses spectacles itinérants, elle collabore en 1998 avec Arte pour l’adaptation de Direct !, spectacle participatif mettant en scène le tournage d’un programme télévisé pirate. En 2003, Philippe Nicolle et Fred Toush s’engagent dans la lutte des intermittents avec la première “manif de droite”. En 2004, la compagnie nomade s’installe à Dijon pour ouvrir son propre lieu de création, la Caserne des 26000. En 2014 c’était au Sylvia Monfort à Paris que l’on pouvait voir « L’idéal Club". La Villette accueille la compagnie en résidence pour leur dernière création, soutenue par plusieurs scènes nationales, avant un tour de France.
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