12 Hommes en Colère
Un huis clos orageux et sauvage
De
Reginald Rose
Adaptation : Francis Lombrail
Durée : 1h 20
Durée : 1h 20
Mise en scène
Charles Tordjman
Avec
Amine Chaib, Jeoffrey Bourdenet, Antoine Courtray, Philippe Crubezy, Olivier Cruveiller, Adel Djemai, Christian Drillaud, Thierry Gibault, Xavier de Guillebon, Geoffroy Guerrier, Yves Lambrecht, Roch Leibovici, Francis Lombrail, Charlie Nelson ...
Notre recommandation
4/5
Infos & réservation
Studio Hébertot
78 boulevard des Batignolles
75017
Paris
01 42 93 13 04
Du 22 septembre au 7 janvier 2024, les vendredis et samedis à 19h et les dimanches à 17h 30.
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Thème
- D'abord, on découvre leurs regards : clairs et déterminés. Douze hommes debout, face au public, mâchoires serrées prêtes à mordre, à déchiqueter leur proie. Cette dernière est un jeune homme de seize ans accusé d'avoir poignardé et tué son père.
- Dans la salle des délibérations du tribunal de New-York, l'air est lourd, oppressant, l'orage menace. Les jurés bavardent, échangent des banalités pour dissiper l'ennui qui suinte sur les murs de ce huis clos.
- Pour envoyer l'accusé à la chaise électrique, il faut l' unanimité, pour l'acquittement aussi. Début du vote, une simple formalité à priori, car l'inculpé (son nom ne sera jamais prononcé) possède déjà un casier judiciaire chargé et surtout, deux témoins à charge ont déjà porté l' estocade...
- Soudain, le “juré numéro 8“, un architecte, prend la parole: ce gamin cabossé, maltraité par la vie, « nous lui devons bien quelques mots et un peu de notre temps. Ouvrons le débat. »
- Dès lors, très vite, la machine judiciaire s'enraye, quelque chose cloche dans la narration des faits, des incohérences apparaissent dans les témoignages ; bref : un “doute légitime“ surgit.
- Entre les jurés, la discussion tourne à l'aigre, certains en viennent aux mains. Au loin, l'orage gronde, éclate et pulvérise certitudes et préjugés.
- Encore un tour de piste: six voix pour la mort, autant contre. Tensions dans les gestes, les regards, l'atmosphère reste électrique. Nouveaux scrutins : on en dira pas plus...
Points forts
- Une mise en scène sobre, nerveuse, qui permet aux comédiens de déployer leurs talents, sans en rajouter.
- Un décor minimaliste (faute de moyens? ) qui évoque un bunker balafré par une large meurtrière, où tour à tour, chaque juré vient guetter le fracas de l'orage, à moins qu’il ne s’agisse du bruit d' une canonnade ?
- « Tout homme est une guerre civile » écrivait Jean Larteguy ; ici, chacun se débat comme il peut dans un combat intérieur épuisant.
- Les comédiens sont tous excellents.
- Une adaptation de la pièce de Reginald Rose, qui permet de resserrer le texte originel, de gommer les répétitions, redites et certains propos qui auraient entravés la fluidité du récit.
Quelques réserves
Aucune.
Encore un mot...
- Une réflexion profonde et très actuelle sur la justice des hommes. Celui qui est en voie de perdition n'est pas toujours forcément celui que l'on croit...
- Voilà qui nous rappelle la parole de l’évangéliste : « Ne jugez pas , afin de ne pas être jugé.»
Une phrase
- L'architecte [juré numéro 8] : « Je n'ai rien d'extraordinaire à dire. Je n'en sais pas plus que vous. D'après les témoignages, il semble coupable, et peut- être l'est- il. Tout le monde est si catégorique dans ce procès. Pourtant, j'ai l'étrange sensation que rien n'est précis. »
L'auteur
- Reginald Rose était un écrivain, dramaturge et scénariste américain (1920/ 2002). Son œuvre la plus célèbre, Douze hommes en colère, créée en 1953, a immédiatement été adaptée au cinéma par Sidney Lumet (Ours d' or en 1957 au festival de Berlin), Henry Fonda interprétait le fameux “juré numéro 8“.
- La pièce sera jouée également au Théâtre National de Nice en 2024.
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