Vie de ma voisine
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Thème
Alors qu’elle vient de déménager, la narratrice rencontre sa voisine, Eugénie Plocki, alias Jenny. Cette femme, née en 1925, souhaite lui parler de la résistante et écrivain Charlotte Delbo. S’engage alors une discussion entre les deux femmes. Jenny parle de ses parents polonais, Rivka et Nuchim Plocki, déportés en juillet 1942 et qu’elle n’a jamais revus.
Ensemble, elles partent sur les traces de ce passé : la vie en France avant la guerre, les mesures anti-Juifs, les premières rafles, la déportation, la vie d’après.
Points forts
- L’auteur rapporte dans des scènes courtes et fortes les épisodes fondateurs de la vie de Jenny : la complicité touchante avec ce père militant qui lui parle autant d’actualité politique que de nature ; la visite à la famille polonaise après la traversée de l’Allemagne nazie et sa rencontre avec sa grand-mère juive : « J’ai détesté être juive, si c’était ça » ; le port de l’étoile jaune ; la séparation le 16 juillet 1942 ; l’ultime message du père : « Vivez et espérez » ; l’attente du retour ; son métier d’enseignante.
- Le style resserré et intense transmet avec respect et délicatesse la vie de la voisine.
- Un hommage à la France des années 1930 avec les avancées politiques et sociales du Front populaire et au militantisme : « les usines occupées ce sont des levers à l’aube, des chansons sifflotées, des débarbouillages hâtifs, des feux de camp, et l’énergie que donne la lutte quand elle peut être victorieuse… »
Quelques réserves
Je n’en vois pas.
Encore un mot...
Un témoignage émouvant et digne sur la déportation, l’amour parental et filial ainsi que sur l’engagement politique.
Une phrase
« Deux heures, un temps arrêté durant lequel ma mère me dit tout ce qu’elle pense devoir me transmettre, tout ce que je dois savoir, tout ce qu’elle sait de la vie, des hommes, de l’amour, des enfants, du sexe. Jamais elle ne m’a autant parlé. Nous sommes au milieu de cette petite foule de femmes, d’hommes et d’enfants serrés les uns contre les autres, il est évidemment impossible de s’isoler, mais c’est comme si nous étions seules au monde. Pendant tout ce temps, mon père lui tient la main. » (page 97)
L'auteur
Geneviève Brisac est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels des romans : « Petite » (1994), « Week-end de chasse à la mère » (1996), « Une année avec mon père » (2010), des essais, et des livres pour la jeunesse comme la série des Olga à l’Ecole des loisirs. Elle est aussi éditrice.
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