Une famille très française
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Thème
Le roman commence par un cauchemar. Celui de Charlotte, une adolescente qui a du mal à trouver sa voie entre des modèles diamétralement opposés. Fascinée et impressionnée par la famille bourgeoise et élégante de son amie Jane, elle se sent de plus en plus mal à l’aise avec la sienne, plus bohème. Sa mère, juive séfarade possessive et exubérante, lui fait particulièrement honte.
Points forts
- Le personnage attachant de la grand-mère, Ichter, avec sa tendresse, ses maladresses, et son incroyable accent.
- L’interrogation de Charlotte sur ses origines, et le récit détaillé des fêtes juives.
Quelques réserves
- Des personnages stéréotypés et des situations convenues.
- On a du mal à croire à l’emprise exercée sur Charlotte par cette famille qui d’emblée ne semble pas si exemplaire.
- Malgré l’utilisation régulière de la première personne pour exprimer les sentiments de Charlotte, l’émotion ne passe pas.
Encore un mot...
Dès les premières pages, on comprend que la famille bourgeoise raffinée et parfaite qu’admire tant Charlotte est un leurre. La mère avec son collier de perles et ses préjugés, le père « qui foule le sol avec majesté » mais qui s’avère être un prédateur, et le frère, aussi séduisant que cynique… Comment une jeune fille intelligente, élevée par des gens au grand cœur peut-elle se laisser subjuguer par eux ? Il aurait été intéressant d’entrer dans l’analyse subtile de la manipulation, comme l’a fait par exemple Delphine de Vigan dans D’après une Histoire vraie, ou de justifier davantage la fascination que ressent Charlotte pour ces modèles, mais on reste sur sa faim, et l’ensemble n’est pas très crédible…
Une phrase
« Elle entre dans le salon, le sourire figé. Jane l’embrasse avec enthousiasme. Gabriel jette un regard désabusé autour de lui.
- C’est très joli, chez vous, dit sa mère en poussant son fils. Ce sont des meubles de famille ?
- Non, on les a chinés, répond Paul.
Ichter sort de la cuisine, le foulard noué autour de ses cheveux. Charlotte se crispe en le remarquant. Marie-Christine passe devant elle sans la saluer.
- Je vous présente ma mère, dit Marcelle.
- Oh pardon ! J’ai cru que vous aviez une…
Charlotte sent ses joues la brûler. »
L'auteur
Née en 1974, Maëlle Guillaud a écrit en 2016 son premier roman, Lucie ou la vocation. Il a pour personnage central une jeune fille qui prend la décision d’entrer dans les ordres. Avec Une Famille très française, paru cette année, elle s’intéresse de nouveau à une adolescente à l’heure des choix.
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