Ta promesse

Ce roman brille tout d'abord par l'extrême subtilité de sa construction. 

Ajoutez à cela un style efficace et riche, teinté de poésie et d'humour, et vous avez de la vraie littérature.

La trouvaille d'un procès qui, par le temps et l'attention qu'il consacre à la prévenue, mais aussi par l'agacement qu'elle provoque à son corps défendant, n'a rien de réel ; il permet cependant une narration haletante de ce qu'a vécu la narratrice.

L'auteure ne livre les clés de son récit que petit à petit, par petites touches, les deux dernières pages éclairant l'ensemble comme dans un roman brut de Georges Simenon.

Difficile cependant d'admettre intégralement le personnage de l'amant totalement commandé par sa perversion, son indifférence aux autres, sa volonté systématique de les détruire et de les faire souffrir, sans que surnage jamais la pointe d'un vrai sentiment ; même la narratrice semble croire, vouloir croire, qu'il l'a par moments aimée...

Ce que l'auteure réussit avec maestria, c'est à démêler les fils tendus tout au long de l'histoire par l'amant pervers, ce que la narratrice, de son côté, et tout au long de son procès, ne parvient pas à faire.

Les preuves des manipulations et des mensonges sont en effet quasiment impossibles à rapporter tant les pièges de la perversion sont diaboliques.

On note encore parmi les éléments intéressants de ce roman la métaphore des marionnettes qui illustre bien ce que ressent la narratrice et même la belle image des marionnettes de glace qui fondent sur la scène, comme elle-même fond d'amour...

Enfin l'entremêlement chez l'amante des images du père et de l'amant est l'un des ressorts de sa passion amoureuse.