Soeurs de Miséricorde
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Thème
Azul et sa soeur Natalia sont issues d’une famille quechua de neuf enfants élevés par leur mère seule.
En Bolivie, dans la campagne proche de la ville de Sucre, on vit dans le dénuement, dans l’effort et aussi dans le bonheur. On cultive les fruits, mais aussi les valeurs, celles de l’instruction et celles de la religion qui tendent vers l’objectif primordial de la bonté. Mais cet équilibre rural précaire est fragilisé par la politique des années 1990 qui anéantit les populations locales. Azul comme sa soeur devra s’exiler en Europe pour y travailler comme femme de ménage et assurer la survie des siens.
Points forts
1- Le contexte d’écriture : Colombe Schneck a obtenu en 2013 une résidence d'écriture à la Villa Médicis à Rome et une bourse mission Stendhal, décernée par l'Institut Français, qu’elle a effectuée à Santa Cruz de la Sierra en Bolivie. Elle écrit en connaissance de cause.
2- La trame romanesque, aisée et attachante.
3- La peinture des lieux, poétique et réaliste, dans la description idyllique des jardins et des fruits de l’enfance comme dans celle, brutale et froide, des transports en commun à Paris au petit matin.
4- L’analyse des relations humaines, à travers le personnage d’Azul, généreuse avant tout pour sa famille, mais aussi aimante avec ses employeurs. L’éducation reçue lui a appris le bien et elle ne ressent le mal nulle part même si elle l’entr’aperçoit. Elle n’éprouve pas une once de ressentiment ni d’amertume malgré toutes les difficultés qu’elle rencontre, malgré les portes si difficiles à ouvrir dans les villes d’Europe, malgré le gaspillage de ses efforts financiers par son mari.
Azul est personnage de miséricorde, comme sa soeur Matilde, comme leur infatigable mère. Et tant d’amour finit par convaincre jusqu’aux « employeuses » de l’autre bout du monde qui, sans le vouloir, se laissent contaminer par l’amitié.
5- Le style, exquis de naturel, de simplicité et de présence.
Quelques réserves
Un seul : la faiblesse de l’exposé socio – politique. Des événements très importants, la
capitalisation, la corruption, la drogue, le délaissement des populations d’origine, ont secoué la Bolivie et plus particulièrement ses populations indigènes au cours des années que recouvre ce récit. Ils sont en grande partie responsables du destin si difficile de cette famille, et, malheureusement, ils sont à peine effleurés.
Encore un mot...
Pour moi, c’est un livre merveilleux, haut en couleurs, c’est un retour aux valeurs essentielles. A mon sens, il méritait d’être plus long : j’aurais volontiers voyagé plus longtemps en compagnie d’Azul et des siens, y compris dans le RER. Je suis certaine que Colombe Schneck avait encore beaucoup à nous apprendre sur la Colombie et le destin de ses populations.
Triste de quitter le livre, je l’ai lu une seconde fois et j’y ai encore goûté de nouvelles saveurs.
Une phrase
« Azul… la plupart du temps, elle se bat. Ce n’est pas une lutte pour de grandes choses, pour bâtir une ville, gagner une guerre contre l’ennemi, non, elle mène une lutte minuscule, presque invisible, pour avoir de quoi manger, un toit pour elle et son fils, pour ses proches, pour que chacun ait de quoi vivre, faire le bien. »
L'auteur
Titulaire d’une maîtrise de droit et diplômée de Sciences Po, Colombe Schneck poursuit une belle carrière de journaliste et de productrice de radio et de télévision. Elle a publié depuis 2006 neuf romans.
Elle a été sélectionnée pour de nombreux prix littéraires dont l’Interallié, le Renaudot et le Fémina.
Elle a obtenu le prix Murat pour l’Increvable Monsieur Schneck , le prix Anna de Noailles de l’Académie française pour Une femme célèbre et le prix Thide Monnier, de la Société des Gens de lettres, pour La Réparation.
Commentaires
Je trouve cette exposé super bien merci bcp
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