Roland est mort
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Thème
Roland est mort et il semblerait que tout le monde s’en moque éperdument: la preuve, on l’a découvert une semaine après. Sans âge, sans cheveux, sans amis et sans famille, Roland ne possédait pas grand chose hormis un caniche nommé Mireille, en hommage à Mireille Mathieu. C’est donc son voisin de palier, la quarantaine, au chômage, cynique, désabusé et monstrueusement égoïste, qui va récupérer Mireille, vieille, moche et qui pue affreusement. Et comble de l’ignominie, il va se voir confier également l’urne funéraire de Roland.
Une question essentielle va se poser très vite: comment se débarrasser de ces 2 fardeaux?
Points forts
• L’écriture est fluide et simple, agréable à lire.
• Le sujet, amusant et inattendu, est, en plus, traité avec finesse et sensibilité.
• Le hiatus entre notre personnage, paumé, un peu alcolo (« pour oublier que peut-être demain Roland ce sera lui »…), scotché devant ses films pornos, et la société des trentenaires en pull col V, mariés et déjà parents, brandissant leurs enfants, preuve de la réussite éclatante de leur vie, est cocasse et bien vu.
• Notre protagoniste, jamais nommé, n’aime personne: ni ses parents, ni sa soeur, ni ses voisins, pas plus que les gens en général, ni lui-même en particulier. Il ne se remet pas d’un amour décoloré devenu inexistant qui a fait que la femme qu’il aimait passionnément l’a quitté. Depuis, il se laisse couler lentement. Mais la mort de son voisin lui fait retrouver une activité frénétique: chercher la meilleure façon de se débarrasser si ce n’est de cette pauvre Mireille, au moins de l’urne funéraire qui l’encombre odieusement. Et c’est vraiment drôle.
Quelques réserves
Je ne suis pas fan de la réitération de la même phrase qui donne un côté redondant au texte. Le comique -ou pas- de répétition n’est pas ce que je préfère…
Encore un mot...
La solitude, l’isolement à son extrême, l’abandon, la mort : autant de sujets forts et dérangeants mais traités ici avec dérision. Et aussi heureusement, l’amour, sa fin mais aussi sa renaissance.
On referme le livre - déjà?! - sur une pointe de douceur lovée au creux d’un humour optimiste. Cela fait du bien.
Une phrase
« Un seul être vous envahit et tout est surpeuplé » page 39
« C’était la solitude qui se confondait avec l’isolement » page 151
L'auteur
Né en 1976 Nicolas Robin arrive en 2000 à Paris et devient steward à Air France, pour parcourir le monde. Il publie un premier roman en 2006, un second en 2008. Celui-ci est son troisième.
Commentaires
Génial , une photocopie génial de la société
Super bouquin, un livre qui se lit trop vite...
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