Rien qu’une bête
357 pages -
19,90 €
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Thème
Charles Aubignan, homme riche et grand défenseur des animaux, aime un peu trop les bêtes au point de se laisser transformer en porc par un couple qui se dit végétarien mais n’a d’autre idée que de capter sa fortune. Sa mutation de bipède à quadrupède va faire de lui une victime toute trouvée. S’en sortira-t-il ? Nul ne peut en être sûr.
Points forts
Un roman insolite qui fait froid dans le dos tant on craint qu’il puisse être la réalité. Un machiavélisme si proche d’un conte philosophique que l’on prend évidemment parti pour la victime. Le martyr de Charles Aubignan rebaptisé Gros-Cul par ses tortionnaires ne nous épargne aucun détail sur l’asservissement odieux que sont successivement sa castration, son gavage, son emprisonnement avec comme gardiens trois dobermans qui veulent le dévorer. Amoureux fou de Laura, la femme du tortionnaire, jusqu’où ira Charles Aubignan ? Rondement mené, les 350 pages de l’intrigue ne laissent guère place au doute : l’être humain est fait pour souffrir. Dans ce roman, les faibles sont dévorés sans avoir le temps de crier grâce.
Quelques réserves
Ayant aimé le livre, la fable et la partie de poker qui s’y joue, je n’ai pas trouvé de points faibles.
Encore un mot...
S’il y avait un Prix du roman insolite, Franz-Olivier Giesbert pourrait le gagner. C’est à la fois un enfer et une purification. Le mâle - occidental et contemporain - serait-il déjà mûr pour une soumission totale à ses bourreaux potentiels ? Jusqu’à la dernière page, le suspense se maintient finissant dans une conclusion qui mérite un grand bravo à l’auteur.
Une phrase
“Apparemment, j’étais condamné à rester cadenassé jusqu’à la mort dans ma cage, gardé par trois dobermans qui n’avaient apparemment qu’un but dans la vie : me manger vivant.
Dieu a créé un homme à mon image : je suis un opportuniste qui ne croit en Lui que quand ça m’arrange. Pour retrouver la foi, rien ne vaut une maladie, un drame familial, les premières morsures de la mort sur la nuque.
Il y a deux catégories de vieux : ceux qui croient qu’ils ont toujours vingt ans ; ceux qui ont compris que leur avenir est derrière eux. Depuis mon deuxième divorce, j’étais entré dans la deuxième catégorie.”
L'auteur
Le palmarès de Franz-Olivier Giesbert est si long que l’on va se contenter des grandes lignes : journaliste depuis l’âge de dix-huit ans, l’écrivain franco-américain est aussi éditorialiste, biographe, philosophe à ses heures, présentateur de télévision. Rien qu’une bête est son 19ème roman auxquel s’ajoutent 13 essais historiques et politiques, deux essais en faveur de la cause animale et un essai personnel intitulé La dernière fois que j’ai rencontré Dieu (Gallimard, 2018).
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Commentaires
Ame sensible s abstenir
Ce livre m'a traumatisé; je n'arrive plus à manger le jambon du frigo
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