Rhapsodie des oubliés
197 p.
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Thème
Dans une rue du quartier de Goutte d’Or vit Abad treize ans, fils d’exilés libanais. Abad nous décrit son quartier et ses occupations de « cassos » à traîner dans la rue entre les dealers, les prédicateurs salafistes, les esclaves du sexe. Tout est moche dans son monde, même les aides sociales.
Points forts
Le style réaliste est bien poussé à l’extrême en utilisant comme base la langue du trottoir mise dans la bouche d’un gamin de treize ans des quartiers défavorisés du nord de Paris. Mais sans tomber dans le vulgaire ni le difficilement compréhensible. Le son est agréable et il y a de belles trouvailles littéraires. L’absence de dialogue entre les communautés est bien rendue.
Quelques réserves
Il s’agit d’un récit froid, décrivant crûment la sale vie des gens de son quartier, insistant sur le supplice des esclaves du sexe, la cruauté des hommes. Il n’y a aucune étude des caractères, peu d’analyse des situations et des sentiments. Juste une description nauséabonde de la misère humaine.
Encore un mot...
Comme au bonneteau, tu crois tirer la bonne carte de vie mais c’était celle d’à côté. Circulez, il n’y a rien à voir dans certains quartiers de Paris, sinon les oubliés.
Une phrase
“Je voyais pour la dernière fois mon quartier. La gueule écrasée contre la vitre arrière de cette camionnette blanche pourrie siglée ASE. « Aide sociale à l’enfance », un nom étrange qui sonnait à mes oreilles comme une cause perdue. La mienne. Je regardais ma vie s’éloigner, pareille aux chiens errants qu’on ramasse pour les amener au chenil avant de les piquer, parce que personne n’en veut, même plus la rue. Je trônais misérablement dans le petit espace du coffre étroit.” (p.181)
L'auteur
Née en 1978 Sofia Aouine est autodidacte en littérature. C’est son premier roman.
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