Quatre amours
222 p.
20 €
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Thème
Laura et Piero, Marta et Andrea se sont rencontrés sur un bateau. Mariage, enfants, vie professionnelle réussie, vacances de rêve, tout semble sourire à ces amis inséparables. Le temps passe … Et soudainement, à l’approche de la soixantaine, ils se séparent au même moment, selon une symétrie troublante. Marta demande à Andrea de partir, parce qu’elle aspire à plus de liberté, à plus de solitude. Piero, lui, après des infidélités répétées, décide de quitter Laura ; il ne se sent plus aimé par celle qui a toujours accordé la priorité à son rôle de mère. Cependant, leur rupture, décidée ou subie, ne va pas de soi. Andrea souffre, sans comprendre la décision si brutale de sa femme. Piero découvre que sa maîtresse n’a plus d’intérêt, maintenant qu’il est libre. Marta, obsédée par l’exemple odieux de son père parti du jour au lendemain, craint de l’avoir imité. Laura pense en pleurant à ses années heureuses avec son mari, tout en affrontant la maladie, seule.
Tous les quatre cherchent à combler comme ils peuvent le vide, sans jamais retrouver l’amour unique qu’ils ont définitivement perdu. Difficile de tourner la page, d’oublier les connivences tacites d’une intimité irremplaçable, d’effacer tant de souvenirs partagés pendant près de trente ans !
Points forts
• Un roman construit avec rigueur autour de deux saisons : l’hiver, saison de la rupture et l’été, saison de la tentative de reconstruction. La parole est donnée à chaque protagoniste à tour de rôle.
• Le titre original Da soli, « Tout seuls », est révélateur du sujet principal du roman. Le récit de cette séparation symétrique renvoie les personnages à leur solitude, même s’ils tentent une nouvelle « cohabitation ». D’ailleurs, au sein de leur couple, chacun gardait une part cachée, qui échappait à l’autre.
• Autre thème majeur, la fuite du temps. Marta vit sa séparation comme une renaissance, car son mal-être était lié à la peur de la mort. Quant au passé, la présence obsessionnelle des souvenirs hante ce quatuor et s’exprime par la nostalgie de leur vie commune.
• L’auteur pointe avec un humour incisif les comportements ridicules parfois, dictés par le souci d’être à la mode !
Quelques réserves
• Des rebondissements peu vraisemblables, comme l’enfant attendu par la maîtresse de Piero ou la rencontre inattendue en Israël de Marta et d’Andrea.
• Les très nombreux dialogues manquent parfois de clarté sur celui qui parle.
Encore un mot...
Un roman fin et sensible sur quatre sexagénaires typiques de notre époque, qui se débattent contre leurs désirs contradictoires. Pris au piège de leur inconséquence, ils manquent de lucidité sur eux-mêmes. La perte des illusions laisse place au désenchantement, comme une musique mélancolique, qui éveille en nous des résonances profondes.
Une phrase
- Au fond, la famille aujourd’hui, ce sont des parents célibataires avec enfants. p. 33
- Et aujourd’hui, on attribue au changement une valeur particulièrement positive. Je suis peut-être l’incarnation d’un homme du XIXème siècle : honneur, famille, fidélité. p.132
- Et tout le monde parle du désir d’aimer et d’être aimé, mais personne ne sait plus vraiment ce que cela signifie. p.189
L'auteur
Née à Rome en 1956, Cristina Comencini est la fille du célèbre cinéaste Luigi Comencini. Scénariste et réalisatrice, elle a publié plusieurs romans, dont La bête dans le cœur (2007), Lucy (2015), Etre en vie (2018).
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