Plus folles que ça tu meurs

Le livre à demi réussi de la modernité post-féministe
De
Denise Bombardier
Editions Flammarion - 274 pages
Notre recommandation
3/5

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Thème

Une histoire québécoise aux allures universelles, avec cinq femmes. Cinq amies que la soixantaine a rattrapées. Il y a la narratrice, avocate que le mari a quittée pour une « jeunette » docile et écossaise, et dont la fille lui balance sans cesse à la figure mille et un reproches. Il y a aussi Jeanne, la juge à la retraite ; Pauline, en permanente carence affective ; Marie, sémillante monoparentale; et Claudine qui « se partage entre plusieurs amants… qui croient tous à sa fidélité ». Toutes les cinq sont des battantes, des femmes libérées qui se sont régalées des bagarres avec les hommes sur les terrains de jeu du pouvoir.

Toutefois, alors qu’elles sont encore plus libres, seules -les enfants partis, du temps pour les loisirs-, elles sont encore et toujours, chacune à sa manière, en quête de l’homme idéal. Du grand amour. 

Oui, à l’heure où l’on commence à compter, elles constatent qu’elles ont tout réussi… sauf leur vie amoureuse. Ah ! l’homme idéal… Les cinq amies rêvent-elles ?

Points forts

-Depuis longtemps, très longtemps, on sait que Denise Bombardier est une excellente journaliste. Ce qu’elle nous rappelle avec « Plus folles que ça tu meurs » : enquête fouillée, mise en forme maîtrisée, écriture vive.

-L’art et la manière d’aller droit au but, de ne jamais user de circonvolutions.

-Avec des portraits bien dessinés et des formules pointues, Denise Bombardier a écrit le livre de la modernité post-féministe.

Quelques réserves

-Des portraits qui peuvent sembler par trop caricaturaux, avec des femmes midinettes, qui parlent de tout et de rien et, surtout, de sexe. Ce que justifie toutefois Denise Bombardier : « Au Québec, les femmes ne s’embarrassent pas exagérément à envelopper les cadeaux avec des tonnes de papier et plein de nœuds ! »

-Des pages follement crues et enlevées mais qui sonnent, parfois, creux. Dommage...

Encore un mot...

« Plus folles que ça tu meurs » s’impose bien comme le livre de la modernité post-féministe, mais de nombreuses facilités narratives viennent encombrer, et donc amoindrir, le propos.

Une phrase

- « Je m’ennuie. Je crois même que c’est le sentiment permanent de ma vie. Je suis une forcenée du travail qui carbure à l’ennui. Et, contrairement à la plupart de mes amies en couple ou seules, je l’admets. Quand elles me suggèrent de me reposer, je deviens enragée ! »

- « En s’engouffrant dans l’ascenseur où nous n’étions que deux, il mima une caresse sur mon bras avec sa main qu’il maintint à trois centimètres au dessus de la manche de mon manteau de fourrure. « C’est doux, très doux », dit-il, comme s’il parlait du bouton d’ascenseur ».

L'auteur

Né le 18 janvier 1941 à Montréal (Canada), Denise Bombardier est journaliste et écrivaine. Après une maîtrise en sciences politiques de l'université de Montréal et un doctorat en sociologie de la Sorbonne, elle collabore à Radio-Canada. Elle travaille, un temps, pour la chaine de télé française La Cinq. Elle pratique aussi le journalisme écrit avec des articles dans, entre autres, le quotidien canadien « Le Devoir » et les journaux français « Le Monde » et « Le Point ». On l’a vue également comédienne dans quatre films et un court-métrage. 

Denise Bombardier est égaleement une auteure reconnue, passant allègrement du document à l’essai et au roman.

« Plus folles que ça tu meurs », son nouveau livre, perpétue la « méthode Bombardier » : sous l’apparence de la légèreté, pointer les questions qui agitent le monde dans lequel nous vivons.

Commentaires

Christine Domingue
ven 28/07/2017 - 06:05

J'ai commencé ce livre, certaine de rire et d'apprendre quelque chose d'intéressant. J'ai été surprise! J'ai été déçue! J'avais l'impression de lire un roman "Harlequin". À 60 ans et plus pour être heureuse ça prend un homme et pas n'importe lequel, riche, fin, intelligent, qui sait faire l'amour comme un dieu et un repas 5 services et faut pas oublier bien choisir les vins. :-)

Par chance qu'après cela j'ai lu le livre de Geneviève Lefebvre, Toutes les fois ou je ne suis pas morte et celui de Marie-Renée Lavoie - Autopsie d'une femme plate, ça m'a rassuré sur nos auteurs Québécois.

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