PERSONNE N'A PEUR DES GENS QUI SOURIENT
272 pages
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Thème
Un soir de juin à la sortie de l'école, Gloria embarque prestement ses deux filles dans sa voiture, direction l'Alsace, dans la vieille maison de son enfance perdue dans la forêt. Pourquoi quitte-t-elle en urgence les plages de la Méditerranée ? Quelle menace fuit-elle ? Le récit en distillera peu à peu les raisons.
Points forts
- On retrouve avec plaisir les univers particuliers de Véronique Ovaldé, entre conte et réalité parfois cruelle. Ce dernier roman alterne le passé et le présent en maniant habilement le suspense. Les pistes sont brouillées. La cavale de Gloria nous fait ressentir un danger imminent sans que l'on en soupçonne la cause et sans que l'on sache réellement sur quel personnage la méfiance doit se porter.
- Les hommes, tous protecteurs, ont néanmoins une part d'ombre : l'Oncle Gio, terriblement bourru, Samuel, le mari de Gloria, est un petit voyou qui trempe dans des affaires pas très nettes. On se demande également ce que trame l'avocat Santini, ami du père décédé et censé protéger l'héritage de Gloria.
- Les femmes du livre, à l'image de l'héroïne, sont troubles. Le poids familial maternel, prégnant dans tout le roman, y compris sous forme de fantôme, a conduit Gloria à devenir une sorte de mère louve, à l'âme justicière et prête à tout pour protéger ses enfants.
- On s'interroge aussi sur l'usure du couple. L'histoire de Gloria et Samuel, qui était pourtant née d'un coup de foudre, se délite subrepticement et cela est moins anodin qu'il n'y parait.
Quelques réserves
Je n'en vois pas
Encore un mot...
Fidèle à ses personnages féminins mystérieux, Véronique Ovaldé a concocté un portrait de femme au caractère bien trempé. Retranchée derrière son sourire, Gloria est à la fois fille mal à l'aise, délaissée par sa mère, hantée par une grand-mère pittoresque- centrée sur son bronzage jusqu'à en mourir- puis mère inquiète, tiraillée entre l'amour et un souffle de folie. Une anti-héroïne, petit bout de femme à forte poitrine, telle que Gloria se définit elle-même, qui nous emporte dans un roman à la fois vénéneux et féerique sur le thème de la transmission
Une phrase
« Ignominie, mensonge monstrueux, cauchemar : des mots ténébreux, des visions apocalyptiques parasitaient l'entendement de Gloria. Mais elle n'a rien laissé paraître. Elle sait faire ça depuis six ans. Ne rien laisser paraître» page 249
L'auteur
Véronique Ovaldé, née en 1972, a commencé sa vie professionnelle dans l'Edition, d'abord au Seuil, puis chez Albin Michel. Elle publie son premier roman en 2000. En 2008, son roman « Et mon cœur transparent » est récompensé par le Prix France-Culture-Télérama. L'année suivante, « Ce que je sais de Vera Candida » reçoit plusieurs prix. Elle connait depuis, un succès grandissant auprès du public.
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