Opéra des oiseaux
Parution septembre 2022
512 pages
23 €
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Thème
Opéra des oiseaux, c’est 365 jours dans la vie des humains sur la planète Terre où les destins s’entrelacent, souvent à l’insu de leurs protagonistes, de pays en cultures différentes, de langages en paysages inattendus.
L’auteure dévoile leurs vies à la recherche d’un équilibre fragile. Multiplicité des destinées et des personnages qui communiquent furtivement par des élans charnels, émotionnels ou spirituels.
Toutes ces routes partagent la lecture des livres de Yazuki, cet écrivain japonais qui cherche son point final et dont tout le monde guette l’opus mythique, Opéra des oiseaux.
Points forts
C’est une entreprise colossale à laquelle s’est attelée l’auteure : l’universalité. Décrire le monde en l’éclatant dans une multitude de destins croisés pour les faire se retrouver dans une même partition.
En neuf histoires, plus celles de l’écrivain japonais Yazuki, Opéra des oiseaux s’attaque aux grands thèmes de la vie, donc de la littérature : la naissance, l’amour absolu, la maladie, la fin de vie, la mort.
Le roman, sous la forme d’un agenda, est globalement un beau texte, très original, à l’écriture poétique qui parvient par moment à nous emporter loin de notre quotidien.
Quelques réserves
Il faut reconnaître à Laurence Nobécourt une immense ambition pour nous proposer ce roman-monde, qui prend vite des allures de roman-fleuve qui part à vau-l’eau. La multiplication des personnages, des lieux, des rencontres. On a vite fait de se perdre dans ses méandres.
Certes les fils entre certains récits nous permettent de nous y retrouver ponctuellement mais le plus souvent, on est tenté de rechercher la généalogie d’ensemble, les interactions qui unissent les personnages, ce qui se révèle malaisé.
Je dois avouer que je me suis perdu dans ce roman-choral et je n’y ai pas compris grand-chose, ce qui m’a désolé car j’adore cette auteure qui porte une voix singulière dans la littérature française. Je mesure son ambition et la difficulté de l’entreprise. J’en ai perçu le sens global mais sans réussir à rentrer dans chaque histoire ni à en pénétrer le sens global.
Encore un mot...
Laurence Nobécourt a connu deux carrières, deux époques, deux noms d’auteure.
La première, entamée sous le nom de Laurette Nobécourt, avec son premier livre, La démangeaison en 1994, sous la forme de l’autofiction. Elle raconte, dans une douzaine de livres, ses tourments, addictions, souffrances et ses tentatives de fuite, liés à sa famille et à son éducation.
Elle a démarré, depuis 2016, une seconde œuvre, son vrai nom, Laurence. Dans Le chagrin des origines, (https://www.culture-tops.fr/critique-evenement/essais/le-chagrin-des-origines) en 2019, elle apparaissait sereine et joyeuse, comme débarrassée de cette période sombre pour poursuivre son travail sous la forme de la fiction pure.
Une phrase
« Lire, peindre, écrire. Que ferais-tu d’autre ? Tu n’as aucun lien. L’idée de l’union avec un corps de ton âge te dégoûte parce que tu n’aimes plus le tien dont toute la jeunesse s’est envolée. Tu voudrais encore la rencontre, mais tu n’as plus envie de partager ton corps avec personne. Tu ne penses même plus à faire l’amour. Plus jamais. Tu supposes que l’éducation que tu as reçue a été trop petite, trop rétrécie. Tu doutes, tu ignores ce que tu voudrais vraiment encore. Peut-être qu’au fond, tu désires seulement être seule. Seule. » (page 158).
L'auteur
Laurence Nobécourt est née à Paris en 1968 dans une famille bourgeoise, qui sera le grand sujet qui traverse son œuvre. Après une école de commerce et l’école de journalisme de la rue du Louvres, elle devient rédactrice en chef de Trouvailles, magazine traitant des antiquités de la brocante, au tirage confidentiel.
Outre une vingtaine de romans, elle a également publié des récits, de la poésie et des pièces de théâtre.
Elle s’est installée dans la Drôme où elle anime des ateliers d’écriture depuis 2007.
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