Notre vie dans les forets
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Thème
Du fond d’une forêt où se cachent des réfugiés, Viviane, une ancienne psychologue, nous décrit le monde qu’elle a quitté : il est peuplé d'êtres humains privilégiés possédant des « moitiés », clones conçus et conservés afin de fournir des organes de rechange en cas de greffe. D’autres, moins bien lotis, ont seulement des « jarres » avec un cœur ou un poumon, et enfin, des « cliqueurs » enseignent aux robots les associations mentales humaines afin qu’un jour ils puissent agir à notre place. Tout ce petit monde, accompagné des clones quasi comateux qu'ils ont libérés, se retrouve donc en fuite à l’état sauvage, loin des connexions mais sans doute pour y passer leurs dernières heures.
Points forts
Le postulat de base est fondamental puisqu’il évoque des questions philosophiques comme la vie éternelle, la technologie médicale, la marchandisation du corps, la science et le progrès qui contrôleraient l’humanité. Dommage que des réflexions aussi essentielles servent un monologue sans queue ni tête.
Quelques réserves
- Un livre laborieux et confus. On ne comprend pas si l’héroïne est dans la forêt, si elle n’y est pas, comment elle est arrivée là.
- Viviane semble s’attacher à son clone qui s’appelle Marie et à qui elle a le droit de rendre visite régulièrement dans une atmosphère aseptisée. Un semblant d’humanité qui retombe comme un soufflé tant les descriptions sont froides.
- Le roman reprend de nombreuses idées largement exploitées dans la science-fiction ou les dystopies pour adolescents, comme celle du boitier de contrôle dans le cerveau, mais posé par qui ? Et pourquoi ? On ne sait pas grand-chose, ou on ne le comprend pas.
- Le style est familier. L’écriture orale - presque infantilisante - est très irritante.
- La narratrice semble vouloir s’essayer à l’autodérision mais elle frôle le ridicule sans que je n’aie jamais réussi à percevoir son humour.
Encore un mot...
Quelle souffrance pour arriver jusqu’à la fin de ce livre...Je l’ai refermé avec d’autant plus de consternation qu’une partie de la presse l’a encensé et qu’il a été sélectionné pour le prix littéraire « Le Monde ». Est-ce à croire que les « cliqueurs » imaginés par Marie Darrieussecq sont déjà parmi nous et qu’ils ont programmé « des selectionneurs de livres » pour nous faire avaler qu’il s’agit d’un ouvrage capital sur la notion de transhumanisme ?
Ce livre est, de mon point de vue personnel, prétentieux, totalement fumeux –qui est le clone de qui ? -et furieusement mal écrit.
A fuir …
Une phrase
Ou plutôt trois :
« Où en étais-je ? » page 35
« J’en étais où » page 68
« Où j’en étais » page 181
L'auteur
Marie Darrieussecq est normalienne. Elle a été psychanalyste avant de se lancer dans l’écriture. Son premier roman, « Truismes », paru en 1996, a été un best-seller. Elle a, depuis, fait paraître une quinzaine de romans. Elle est engagée dans le monde associatif, notamment pour les victimes du Distilbène; et dans le monde politique, en ayant soutenu Ségolène Royal.
Commentaires
Je n'avais lu que Truismes du même auteur.
J'avais beaucoup aimé.
J'ai été un peu désorientée par La vie dans les forêts. Beaucoup d'idées, certes, mais comme le dit la critique au dessus, je suis restée sur ma faim. Trop d'incohérences et de pistes non suivies.
Un semblant de dialogue avec le lecteur pour donner un style.
Un peu déçue.
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