Nirliit
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Thème
Une québécoise de Montréal qui chaque été se rend à Salluit, ultime bourgade sur la route qui monte vers le Nord, pour s'y occuper des enfants de la communauté Inuit qui peuple le village. Elle dresse le sordide et triste tableau de ces laissés-pour-compte pour lesquels elle éprouve un irrémédiable attachement.
Points forts
- Dans ce récit puissant, le Nord y est décrit avec toutes ses splendeurs, toute sa richesse et toute sa dureté.
- Récit fluide et sans compromis
- Chaque fulgurance d'espoir, chaque acte de courage pour s'extirper de ce cloaque, chaque manifestation de douceur, acquiert ici un caractère douloureusement et fragilement lumineux.
-Atteinte d'un amour désespéré pour ces démunis qu'elle voudrait sauver, mais consciente de ne colmater que quelques brèches qui pour la plupart se rouvriront après son départ, la narratrice est sans complaisance envers elle-même qui, à l'instar des autres blancs, les abandonne avant l'arrivée de chaque hiver, ne faisant de sa mission qu'une parenthèse, une aventure de sa vie privilégiée.
Quelques réserves
- C’est un roman qui m’est apparu compliqué, sombre et très rude
- C’est surement un bel endroit que ce lieu du bout du monde où la rivière Hudson se jette dans l’océan mais très vite oublié par l’autre face de la rivière, celle que constituent les déchets de la décharge municipale
- On parle trop de « tromperie », comme si la vie en arctique canadien ne se résumait qu’à ça.
- Le mélange de trois langues n’apporte rien de plus (français, canadien et inuit)
- Le caractère égocentré de la narratrice, qui repartira, en laissant intacts les problèmes de cette société réduite à survivre de la charité hypocrite et arrogante d'un Etat qui a depuis longtemps oublié ces autochtones des terres reculées
Encore un mot...
Nirliit"est un cri. Un cri d'impuissance, de frustration, de détresse. Non pas tant en raison du froid qui rend les lieux hostiles et la vie impitoyable la majeure partie de l'année, que du marasme économique et social qui plombe le quotidien de ses habitants.
Une phrase
« Les blancs sont une concurrence déloyale, ils n’ont pas besoin d’être beaux pour vous prendre vos femmes, ils ont l’attrait de leur peau claire et ça suffit, ils sont la possibilité d’un ailleurs, d’une autre vie, d’un peu de bonheur peut être » page 117
L'auteur
Née à Montréal en 1985, Juliana Léveillé-Trudel pratique l’écriture dramatique et a fondé le Théâtre de Brousse. Elle travaille dans le domaine de l’éducation au Nunavik depuis 2011. Nirliit est son premier roman.
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