Ma vie avec Gérard De Nerval

Que reste t- il des traces d' un poète que l' on a aimé passionnément ? Jusqu'où ces traces nous conduisent-elles? Vers quels chemins escarpés, quels abysses de l'âme ? Il arrive parfois dans la vie, et c' est une brûlure qui jamais ne cicatrise, que les pas du narrateur et ceux de son personnage se confondent, se chevauchent... 

Comme Gérard De Nerval, le marcheur inlassable, Olivier Weber journaliste et grand reporter part vers l' Orient. Alexandrie, le Caire, Constantinople, les chemins de l'aventure. " Je voyage pour vérifier mes rêves " écrit Gérard De Nerval. Quant à Olivier Weber qui s' est souvent frotté à la folie des hommes en guerre, il cherche, comme son mentor, “l'épanchement du songe dans la vie réelle.” 

Dans sa besace de grand reporter, perdu dans les montagnes afghanes ou dans les sables du Sahara, Weber emportait toujours ses remèdes secrets, quelques recueils de poésie : les Chimères ou le Voyage en Orient.  

Tout commence souvent dans l' enfance. Le poète avait deux ans lorsque sa mère est morte en Silésie et pendant toute sa vie, entre amour impossible ou perdu, il tentera de retrouver le visage maternel. Olivier Weber lui, a connu dans sa jeunesse plusieurs orphelinats ou internats; à Nice une nuit, il se fera la malle pour plonger à son tour dans un grand voyage de mélancolie et d' espérance. 

 Partir puis revenir sans cesse. Pour subsister Nerval fut journaliste, feuilletoniste, critique de théâtre pour de nombreux journaux. Le regard acéré, précis, curieux, il écrit vite et bien.  Mais son œuvre poétique remarque Weber, se fonde dans un labyrinthe mystérieux. Se cogner contre les  parois du réel,  replonger dans le rêve puis se dédoubler jusqu'au délire, jusqu'à la folie, avant la mort choisie par une nuit de glace en janvier 1855 à Paris.