L’Infinie Comédie
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Thème
Le roman-monstre. Attendu depuis près de vingt ans. L’Infinie Comédie, c’est un texte de près de 1 500 pages dont la VF (qui a demandé trois ans de travail au traducteur Francis Kertine) est enfin arrivée, dix-neuf ans après sa parution outre-Atlantique. Là-bas, L’Infinie Comédie est tenu pour un roman culte, on parle même de roman encyclopédique ! Ça bouillonne, ça prolifère à tous les étages avec cet auteur postmoderne et maudit : comme personne, il sait pointer l’époque avec ses névroses et ses obsessions. La mort y est omniprésente, un joueur de tennis qui se balade avec un revolver pour se suicider, une femme se tue dans un broyeur à ordures, un autre avale une boisson chocolatée au cyanure… Un livre aussi sublime que tordu !
Points forts
Le roman de la futilité, du divertissement et du consumérisme. Tout ce qui mène femmes et hommes, chez David Foster Wallace, à l’hébétement et à l’avidité. La vie, dans L’Infinie Comédie, est un Disneyland format XXL. Dans un tel décor, les personnages sont démesurés, gargantuesques, hollywoodiens- pris dans la démesure, « aidés » par les médicaments et les drogues.
L’écriture de David Foster Wallace est en permanente fusion. Ça bouillonne à toutes les pages. On pressent la fin, l’apocalypse. Et puis, il y a les connaissances encyclopédiques de l’auteur sur tant et tant de sujets- et pas seulement les médocs ou les drogues ! Un roman XXL qui, au fil des pages, fait passer de George Orwell au Père Ubu d’Alfred Jarry et retour…
Quelques réserves
Le physique du livre : près de 1 500 pages, plus d’un kilo ! La sensation, par moments, qu’à 34 ans, David Foster Wallace voulait déjà en finir avec son passage sur Terre et écrivait là son texte ultime. Comme s’il éprouvait une urgence à dire et écrire tout ce qu’il avait en lui avant de partir…
Encore un mot...
Un roman-fleuve, mieux : un OLNI (objet littéraire non identifié) pour une fiction d’anticipation avec une action dans un futur proche, dans un pays tout nouveau qui réunit les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Avec, en prime une ultime folie : plus de 300 pages de notes!
Une phrase
« Je ne voulais pas particulièrement me faire du mal. Ou me punir. Je ne me déteste pas. Je voulais juste en finir. Je ne voulais plus jouer, c’est tout. Je voulais juste arrêter d’être consciente. Je suis d’un genre très différent. Je voulais arrêter de me sentir comme ça. Si j’avais pu me mettre simplement dans un coma prolongé, je l’aurais fait. Ou me mettre en état de choc, je l’aurais fait. A la place ».
L'auteur
Né le 21 février 1962 à Ithaca, New York St., mort (suicide) le 12 septembre 2008 à Claremont, Californie, David Wallace Foster a grandi à Philo, un village de l’Illinois. Etudiant, il a rédigé une thèse de philosophie sur la logique modale et les mathématiques. Il se rêvait joueur de tennis professionnel, il a écrit des romans, des nouvelles et des essais- parmi lesquels L’Infinie Comédie, La Fonction du balai ou encore Un truc soi-disant super auquel on ne me reprendra pas.
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