Les Petits Poissons
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Thème
Virginie vient juste de devenir une femme et ne se sent pas tout à fait adulte. Cela vaut-il vraiment la peine de quitter le monde confortable de l’enfance, de renoncer à l’insouciance ? Quel est le prix de l’indépendance, pour une jeune fille d’aujourd’hui ? Exaltée, découragée, déçue, hantée par ces questions, Virginie tente de tracer sa propre route, de se défaire des carcans imposés par sa famille, par son milieu social bourgeois, par les études de droit qu’elle débute, par le regard que son entourage porte sur elle. De la côte basque aux beaux quartiers de Paris, aux tables des restaurants de luxe ou assise en tailleur sur une plage, de l’été 2014 à l’automne 2017, dans le roman, Virginie cherche et se cherche. Autour d’elle défilent des visages, amis, ennemis, anonymes ou célèbres, et s’accélère l’histoire du vingt-et-unième siècle. Y a-t-on sa place quand on n’a pas vingt ans ? Si oui, comment la trouver ?
Points forts
- L'éditeur parle d'un roman de formation, et c'est vrai que l'héroïne, Virginie, issue de la petite bourgeoisie de province, déclare la guerre à son milieu, à ses parents (sur le point de divorcer), à sa vie tranquille de jeune fille modèle. En se révoltant, bien sûr, puis en fuyant l'univers mortifère de sa famille, elle va être obligée de s'inventer, de se construire, de naître ou de renaître à sa propre liberté.
-Sans être un récit autobiographique (l’auteur s’en défend ; Ce roman, écrit au fil des nuits, de minuit à cinq heures du matin, pendant un mois, « sans café, mais avec des litres de thé, sans produit dopant, mais avec des portes de sortie vers le paradis artificiel ; Je racontais une vie, qui aurait pu être la mienne, qui ne l’était pas"), on sent, à chaque page, le plaisir de l'auteur à se glisser dans la peau de ses personnages, masculins ou féminins, à les manipuler, à jouer avec eux comme avec des marionnettes. « Je raconte une vie qui aurait pu être la mienne, précise Marie Céhère, mais qui ne l'était pas. Virginie est ma jumelle maléfique. Je lui ai fait faire à peu près tout ce que je n'ai pas fait en arrivant à Paris. »
-Virginie multiplie les « petits poissons » (pour reprendre l'expression de sa mère Odile) en attendant d'attraper le « gros poisson » (c'est-à-dire, dans le code bourgeois d'Odile, l'homme riche et célèbre qui sera son mari). Et que ce « gros poisson » ait les traits d'un sociologue parisien, auteur à succès, qui se prénomme Lazare, l'homme de toutes les résurrections !
Quelques réserves
- Le roman comporte quelques longueurs. Entre longueur et errance ; Du Sagan en moins bon
- Des passages ou l’on s’ennuie comme cette jeune fille riche s’ennuie; c’est sa vie mais c’est une vie d’un milieu social très ciblé
- Elle se laissera prendre dans le tourbillon de cette vie choisie ou subie; la fin « cousue de fil blanc » n’a rien d’exaltant
- La recherche de sens à donner à la vie qui semble poindre, n’est abordée que très superficiellement
Encore un mot...
"Les petits poissons", c'est une galerie de portraits moderne et un roman d’apprentissage, une éducation sentimentale à l’usage des jeunes filles d’aujourd’hui. Roman léger, aisé à lire dans un moment de détente.
L'auteur
Marie Céhère est critique littéraire et écrivaine. Elle est originaire de Lyon ; après une hypokhâgne et une khâgne, elle obtient son master de philosophie.
Elle est contributrice à "Causeur", un site Internet et mensuel polémiste de débats, crée en 2007.
Elle a publié, avec Roland Jaccard, un récit, chez L’Éditeur, "Une liaison dangereuse", en 2015 (Une histoire d'amour remarquable entre une femme de 23 ans et un homme de 73 ans).
"Brigitte Bardot, l'art de déplaire" (2016) est son premier livre, à elle seule, et "Les petits poissons" (2017) son premier roman.
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