Les nouveaux amants
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Thème
Oskar, quarante-deux ans, est dramaturge et sa femme, comédienne. C’est sa propre vie que celui-ci met en scène, une tragi-comédie.
Roses Violente a vingt-cinq ans. Avec une sensualité et une personnalité débordantes, elle va subjuguer Oskar. Une relation extra-conjugale, d’abord ambigüe puis explicite, unira ces « nouveaux amants ». L’histoire sentimentale épouse les étapes de la création de la pièce.
Points forts
- Pour ceux qui apprécient le théâtre et l’histoire de la littérature, les noms des personnages que ce soient Roses ou Ninon sont autant de clins d’œil. Les Liaisons dangereuses qui sont mises en scène ici, en renouvellent le thème: de la malice transgressive à l’innocence des sentiments. L’innocence sans aucune pudibonderie!
- L’imbrication du théâtre dans la vie et de la vie dans le théâtre sont un régal constant. La chute est proprement inimaginable, elle n’est pas un miracle à la manière de ce qui se passe dans la pièce de Rotrou avec la conversion de Genest mais un retournement farcesque aussi imprévu que drôle. La chute, à double détente, finit par faire triompher la morale. Ce qui n’était pas gagné du tout !
- L’intrusion dans la vie des SMS, Smartphone, camera pogo et autres Waps, sont autant d’outils que la nouvelle technologie met au service des nouvelles stratégies d’approche et de conquête. De l’éternelle séduction! Et qui, mine de rien, les transforment profondément.
Quelques réserves
- Le caractère totalement imprévisible et contradictoire de Roses, le beau personnage fantasque de cette histoire, rejaillit tout le long du récit dans les procédés d’écritures. Quitte à perdre le lecteur, un peu éberlué, devant les innombrables oxymores et paradoxes qui minent le texte.
- Formellement, le texte ne me parait pas totalement abouti : il y a des longueurs, des répétitions, parfois des phrases sibyllines ( page 241 : « je suis un bloc de culpabilité qui ignore la culpabilité »)
Encore un mot...
De façon apparemment foutraque et débridé, Alexandre Jardin nous fait le cadeau d’une fiction intelligente et profonde qui mêle les ingrédients de la vie quotidienne, des rencontres et de l’art théâtral.
Le style est inimitable même s’il peut agacer parfois par ce mélange de spontanéité, d’enthousiasme, de jeu artificiel à force d’exagération.
La quête identitaire, la psychologie, le sexe, occupent tous les personnages et le lecteur également qui essaie de n’en perdre aucune …bouchée. Il y a beaucoup de joie de vivre dans ce livre qui est une fête en même temps qu’une interrogation constante sur « qu’est-ce qu’aimer ? », qui aimante toute l’histoire.
Alexandre Jardin s’appuie constamment sur les ressorts du théâtre, rendant cette comédie-roman particulièrement étincelante.
Une phrase
Ou plutôt deux:
- "Plus jamais il ne se contenterait de la petite part de l’amour physique, ce plaisir étriqué que tolère le tout venant des peu jouissants. La passion sexuelle est divine folie qui fertilise l’âme et pollinose l’imagination". (page 203)
- "Ane et Oskar apparurent en lieu et place de leur personnage dans la pièce. En dehors des romans, ce genre d’instant n’arrive jamais ; c’était cela même qui exaltait Roses et Oscar : s’accorder les libertés de la fiction. Ils voulaient être comédie". (page 329)
L'auteur
Né en 1965, romancier, chroniqueur, cinéaste, animateur du mouvement Bleu, Blanc, Zèbre et candidat déclaré à la Présidence de la République ( !), Alexandre Jardin, le vibrionnant auteur du Zèbre (Prix Femina 1988) et de Fanfan (1990) s’est fait le chantre et le virtuose de l’amour conjugal surtout lorsqu’il louche vers Feydeau. Dans ce vingt-cinquième ouvrage, il aborde une fois encore son sujet fétiche avec, ici, une verve toute particulière.
Commentaires
Livre déconcertant mais plein d'humour et de fraîcheur. On se laise emorter par cet espiègle Pascal Jardin et ses fanfanronnades...
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