Les flammes de pierre
Parution 7 octobre 2021
343 pages
21 €
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Thème
L'histoire d'amour entre un guide de Chamonix et une Parisienne qui ne réussit que dans le sublime et dangereux décor de la montagne. Grosse erreur du guide que de venir à Paris où il n'est plus un seigneur et peine à trouver sa place. Un accident de voiture et ses lourdes conséquences vont les renvoyer en montagne où s'opérera, à nouveau, la magie.
Un tel thème n'est pas si souvent abordé : les différences de milieu, d'éducation, d'environnement, surtout quand elle sont à l'avantage de la femme, tuent très vite les histoires d'amour les plus fortes. Ici la montagne du guide ne peut rivaliser avec le raffinement social et l'aisance économique de la parisienne.
En d'autres termes, l'anorak ne brille plus sur le quai de la gare de Lyon...
Le réflexion de Rémy, le guide, sur sa place dans son milieu lui rappelle les sociétés de castes, celles qui étaient pour Claude Lévi-Strauss, en raison même de leur caractère inégalitaire ( chacun à sa place ), une solution au trop grand nombre, avant qu'elles ne dérivent, malheureusement.
Points forts
Jean-Christophe Rufin sait raconter des histoires.
Elles sont graves ou légères suivant le livre, mais toujours intéressantes et se lisent avec plaisir.
Ici c'est le cadre qui donne de la gravité à une histoire d'amour banale : bien sûr, celui de la haute montagne mais aussi des parisiens - la description de leur appartement à Val d'Isère est criante de vérité moqueuse - ou encore celui d'un centre de rééducation dont l'auteur, qui ne parle toujours de ce qu'il connaît bien, fait une description technique et très humaine en bon médecin qu'il n'oublie pas d'être. Cadre également de Paris et de ses excès.
Histoire et cadre, ce roman est plutôt réussi, comme un bon film, sans longueurs, et la fin en est particulièrement haletante.
Mais Jean-Christophe Rufin réussit son pari : écrire un livre de montagne en sortant du schéma traditionnel qui consiste à décrire une ou plusieurs ascensions sur un mode chronologique ; la montée au refuge, l'impossibilité de dormir, le départ dans la nuit et le petit matin froid puis l'enthousiasme au soleil qui chauffe la paroi, enfin l' ivresse du sommet dans la chaleur humaine de la cordée avec saucisson et fromages.
Pour autant, il y a tout cela dans ce roman mais la montagne s'y imbrique dans l'histoire d'amour, lui apporte son cadre puissant, enthousiasmant et dangereux comme l'amour lui-même.
Quelques réserves
Le style pour être précis n'est ni original ni flamboyant. Peindre la haute montagne n'est pas chose facile. L'auteur y réussit parfois, mais il est trop souvent appliqué comme un bon élève.
Une coquille, page 52, ne chagrinera que les randonneurs : impossible de coller les peaux de phoques sous les skis après les avoir chaussés !
Encore un mot...
Un bel amour dans le beau et pur décor de la haute montagne qui conjugue enthousiasme, spiritualité et danger.
Une phrase
C’était un plaisir plus subtil et plus intérieur. Il provenait d’un sentiment nouveau : celui d’être à sa place. En allant au Népal avec son frère l’année qui avait suivi son retour de Paris, il avait lu des livres sur les sociétés de caste. Il avait été fasciné par cette idée, profondément étrangère aux pays démocratiques, selon laquelle, dans ces mondes inégalitaires, chacun pouvait trouver une forme de bonheur et d’apaisement en occupant la place qui devait être la sienne.
L'auteur
Jean-Christophe Rufin a d'abord été médecin, patron de Médecins sans frontières, puis ambassadeur au Sénégal ; il est maintenant connu comme romancier avec des succès tels que Rouge Brésil (2001), Le Grand Coeur (2012) ou encore Check point (2015). Tous 3 aux éditions Gallimard.
Dans Les Flammes de pierre, il aborde le sujet de la haute montagne qu'il pratique depuis longtemps, notamment avec son ami Sylvain Tesson.
Autres chroniques à lire sur des ouvrages de Jean-Christophe Rufin :
La princesse au petit moi, livre audio, une chronique de Robert Haehnel
Le flambeur de la Caspienne, livre audio, une chronique de Robert Haehnel
Les trois femmes du consul, une chronique de Rodolphe de Saint-Hilaire
Les sept mariages d’Edgar et Ludmilla, une chronique de Claudie Saliou
Commentaires
Insipide . L ' histoire d ' amour est une bluette ridicule. Même les scènes de montagne sont convenues
Le style est conventionnel , peu imaginatif et barbant.
On est très loin de Sylvain Tesson .
Bref un pâle roman de gare style années vingt .
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