Les fils ne doivent pas mourir
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Thème
L’auteur voit sa vie virer au cauchemar lorsque son fils Tom met fin à ses jours. Il avait 27 ans, il était narcoleptique. Dans ce témoignage, l’auteur rend hommage à son enfant, exprime sa douleur et tente de comprendre ce geste irrémédiable.
Points forts
Rencontre étrange entre l’histoire tragique de son fils et des mots si justes. Une bouleversante histoire merveilleusement écrite.
Max Derhy, pour ne rien oublier, pour consigner le cours des faits, partager, témoigner, s’est aventuré dans l’écriture et son honnêteté désespérée emplit le livre de fulgurances déchirantes. « J’écris pour que d’autres ne vivent pas cette tragédie. » ;
Il dit l’interminable douleur et son refus absolu de faire son deuil. Il a opté pour le souvenir et la présence de l’absence. Il dit le fil mince de la vie retrouvée en écrivant et sa quête obstinée d’un coupable : l’explication qui manque. « Pourquoi tant d’amour évaporé? Ai-je refusé de voir ou d’entendre la souffrance de mon fils ? » À ce fils trop courageux, il s’adresse : « Tu nous as caché l’enfer que tu habitais. » Il dit comment cet enfant perdu l’éloigne des vivants, fait de lui « un être pour qui tout est devenu insurmontable ».
Jamais il n’édulcore. Il s’agit d’écrire ce qui est, ce déchirement qui n’a pas de consolation, cette perte qui n’a pas de nom, qui laisse seul avec l’attente et la transformation de soi. Il s’agit de forcer l’esprit à une reconstitution de la tragédie, pour épuiser la vérité et comprendre l’impensable. Le fils est plus présent depuis son absence.
Une vérité traverse le livre de son père : chacun de nous est seul à vivre sa vie, au milieu des autres, entouré des autres, avec les autres, aimé des siens, et nos enfants n’échappent pas à cette solitude. Nous ne les possédons pas. Ils ont leurs secrets, leurs pudeurs, leurs courages dont ils ne parlent pas, et leur difficulté d’être. Par eux nous vivons les plus grandes joies et nos plus vives souffrances.
Des métaphores empreintées au champ médical : "associer des mots, tels des nucléotides pour fabriquer des phrases" ; "peu à peu tout s’efface et on manque d’oxygène jusqu’un jour on s’habitue à cette nouvelle vie, à respirer un air différent"
Quelques réserves
Quelques phrases que je qualifierai de clichés : "perdre un enfant, c’est perdre un morceau de soi" , "on ne se sépare pas des morts" ...
Encore un mot...
Hors du champ des possibles, un deuil impossible, duquel nait le cadeau caché: l’écriture, si fine, si ciselée, formidable exutoire de ce gouffre de douleur.
Une phrase
Ou plutôt trois:
- "mon encre fut mes larmes"
- "la vraie peine ne parle pas"
- "ainsi va la vie.. Mais non la vie ne va pas ainsi, ce n’est pas vivre que supporter la mort de son enfant, la vie ne peut aller ainsi"
L'auteur
Docteur en médecine, fondateur et dirigeant de plusieurs entreprises, Max Derhy se lance dans l’écriture avec ce récit sur la mort de son fils, Tom, auteur-compositeur-interprète, qui s’est suicidé quelques jours avant la sortie de son premier album, ‘Dans sa peau’.
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